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LETTRES MISSIVES


. a 1597. —— ig Mans. —Ill". . . Orig. autographe. — B. N. Fonds Béthune, Ms. 9044, fol. (46. ' Cop. —B. N.` Suppl. fr. Ms. lO09-2i I . [AU CONNÉTABLE.] t - I Mon Cousin., .l’ay receu vostre lettre du xv]? de ce mois, et vous remercie de la peine que vous prenes à faire pourveoir à _nos neces- ' sitez, qui se font sentir encores davantage icy que là ou vous estes ; car, mon Cousin, vous sçaves que sans argent, sans pain et sans canons et munitions de guerre, il est difficile de conserver une armee ny d’en tirer service. Ten suis la reduict, et toutesfois loge en un pays si affligé et destruict, qu’il faict compassion à ceulx qui en ont le moins. J’ay sceu fordre que vous aves commencé à y donner, ayant conclu vostre marche avec les munitionnaires pour la fourniture du pain,-qui sera un tres grand soullagement. Mais faictes=les venir au plus tost, et les advertisses de dresser leur magasin- en deux lieux, l’un vers Corbye et l’autre à Abbeville, car je fais estat d’assembler mes forces en deux endroicts, principalement à ce commencement. Je vous prie aussy de faire advancer Baltazar et ses gens, puisque vous les aves contentez-, et donner moyen au s" de Bor de redresser nostre equippage d’artil— lerie, et pourveoir d’he1u e au payement du troisiesme mois de mon armee et de nos garnisons, ou il fault par necessite que je permette les recrus, tirant les compagnies de farmee ; aultrement elles demcu~ reroient trop foibles et en peril. On me mande qu’il n’y a de quoy y pourveoir, mais il vault mieux manger nostre bled en vert sur les efforts qu’il fault que je face presentement, que de perdre mes aultres villes comme nous avons faict celle d'Amiens. Partantje vous prie y avoir esgard et donner ordre aussy au payement de la cavalerie legere, pour leparfaict duquel il fault encores trois mil escuz, comme je vous ay escript. Mandes-moy particulierement quel estat vous aves faict pour la gendarmerie, et vous souvenes de mander partout que l’on face J apporter en ce pays des avoines par la riviere de Somme et par celle