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DE HENRI IV. 603 _ ` faction de nous et de nos actions. Et combien que la `diversité des _erreurs et opinions dont la France est encores allligée, à nostre grand regret, avec la nourriture qui nous a esté donnée dés nostre plus tendre jeunesse, eust esbranlé nostre foy en la doctrine de l’Eglise, neantmoins nous avons tousjours désiré, comme prince qui a colloc- qué sa souveraine félicité en la crainte de Dieu et en llobeîssance de f i ses’divins commandemens, d’&Vol1É cognoissance de la verité d’icelle. Mais d’autant que les guerres et divisions du Royaulme estoient prin- cipalement fondées sur la deffense de la religion, il a fallu que nous ayons suivy nostre fortune et education premiere jusques au temps . que Dieu a voulu manifester la justice de nos armes par la prospérité ‘ d’icelles contre nos ennemys ; aultrement nous eussions esté arguezi de faire chose indigne d’un prince- qui faict profession dbonneur, si nous eussions faict ce changement par force procedante des armes de nos ennemys ; par timidité ou par une trop grande convoitise de régner et nous accroistre entre les hommes. Nous eussions donné oc- casion à Vostre Saincteté et à un chacun de se deflier de nostre mu- . tation. Mais y ayans esté guidez et conduicts de la seule main de Dieu, `par l’operation de son S‘ Esprit, qui a illuminé nostre ame des rayons `de la pureté de la foy tres chrestienne, sans force ny contraincte au ; cune de la part de nos dicts ennemys, jà trop affoiblys, ny d’aucun de- sir de grandeur, nous supplionsiVostre djcte Saincteté ile croire que y i sommes entre ; avec un cœur libre, pur etnet de toute feintise et de- ception, fortillié d’un tres ardent zelle de piété et pareille confiance en finfinye miséricorde du Dieu vivant, laquelle n’a oncques manqué à ceulx qui llont recherchée et invocquée en sincérité de conscience, dont il est le seuljjuge et scrutateur infaillible. Partant nous protes- tons devant sa celeste Majesté, comme nous faisons aux pieds de Vostre U Saincteté, vouloir vivre et mourir en la foy et religion Catholique, Apostolique et Romaine, de laquelle nous avons faict profession pu- blique ; dont nous supplions Vostre dicte Saincteté prendre entiere as- seurance et recepvoir de nous ceste nouvelle declaration, et conlirma- B ‘ tion de nostre volonté, que nous luy en faisons par la presente, pour V . 76.