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LETTRES MISSIVES

. par leur resolution. Toutesfois, si vous pouves obtenir que leur armee i vienne à Thaumir et qu’ils me secourent des corps de dix ou douze galleres, comme ils vous en ont donne esperance, encore sera-ce quel- ` que chose. J’ay bien recouvre ma vi-lle de Marseille par la fidelité des liabitans, qui ont chassé de leur ville les traistres qui la vouloient livrer à mon ennemy. Toutesfois j’ay plus de besoing que je n'avois avant la dicte reduction d’estre secotuu des dictes galleres, pour armer le fort de la dicte ville, et d’icelle incommoder l’ennemy, comme vous sca- ` ves qu’il est Facile de ce coste—là. Ten ay aussy besoing pour deftendre la dicte ville contre les Forces de l’ennemy, lequel, irrite de se voir _ . prive de ses esperances sur la dicte ville, prepare une armée expres pour la Forcer. [Sy ne peut-on] ‘ en faire construire d’aultres en mon Royaume pour ceste annee, à cause des aultres despenses que [ay sur les bras. Donc faites vostre possible pour avoir les dictes galleres par prest, ou ainsy que vous adviseres avec les ministres de ce prince estre pour le mieux, mais je les aime mieux desarmees qiraultrement ; car il n'y a faulte en mon Royaume de forçasts ny de soldats pour armer. Mon ennemy ayant tourne toutes ses forces à l’armee du cardinal d'Austriche sur ceste province de Picardie, me voyant engagé au siege .de la F ere que _j’ay enfin recouverte ; [est venu] assieger“ mes villes, de Calais et Ardres si vifvement, qu’il les a contrainctes, favorisé du mauvais estat où elles estoient : en quoy veritablement j’ay laict une V grande perte, car encores que le recouvrement de la Fere me soit ad- venu tres à propos, pour estre la dicte ville si advancee en mon Royaume, que je pouvois recevoir des incommoditez tres grandes demourante en leurs mains, touteslois la perte des aultres a grandement accreu l’orgueil de mes ennemys, lesquels [espere que Dieu me fera la grace de rabaisser quelque jour. Il n’eust ose assieger les dictes villes si [eusse este libre avec mon armee ; aussy n’a—il rien entrepris depuis que je me suis approche de luy, comme je suis à present, ayant loge . mon armée dedans son pays. Ce pendant j’ay renouvelle une ligue ot`- ' Ms. .s'ils ne peuvent. ’ Ms. et alliage. '