Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome4.djvu/592

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j’ay trouvée si peu convenable à la sincérité de ceste parfaite affection que j'ay tousjours trouvée en vostre bonté, que je crois plustost qu’elle ayt esté persuadée par ceulx qui ne sçavent pas quel est l'interieur de vostre ame, que non pas qu'elle soit née et conceue en icelle, qui a tousjours esté envers moy trop candide et favorable pour voulo1r ma1ntenant gaster une vertu que vous aves mise en si grande perfection, qui est l'integrité de vostre amitié ; qui n’a jusques icy, mesme en ce qui a esté de mon particulier, receu comparaison ny exemple. Permettés-moy donc, Madame, que quoi que m’ayt dit le sr de Sidné, je sois jusques icy incrédule que vous vouliés mesurer vostre amitié à l’utilité qui vous en peut revenir, mesme en ceste occasion qui est si importante et pressante, qu’elle n’y comporte poinct le temps qu’il fauldroit pour deliberer sur une proposition de telle consequence. Les necessitez, Madame, sont les preuves des bonnes et sainctes affections. Je m’asseure que la vostre se justifiera en ceste occasion, telle qu’elle a tousjours esté. Je le pense ainsy mériter, Madame ; par l’ardeur du zele que j'ay à vostre service et contentement, pour lequel nul ne portera jamais sa vie plus librement que moy, qui vous prie croire, qu'ainsy que je le recognois, que je suis ce que je suis principalement par vous, que je suis et seray eternellement et entierement pour vostre service, vous suppliant tres humblement que ceste occasion, que je suis venu rechercher sous l'esperance de vostre protection, ne m’eschappe point, faulte d’icelle, avec honte pour moy et quelque note en vostre amitié, que vous ne doubtés point que tout le monde ne regarde en cest accident plus qu’en nul aultre qui se soit


appui ; mais Essex, quoique très-ami de la elle possession de cette place. Henri IV se France, ne pouvait agir d’une manière borna à dire à l’ambassadeur, en lui tour- contraire à ses instructions. Sancy partit nantledoszpfaime autant être mordu. par un pour obtenir d’Elisabeth qu’elle donnât lion que par une lionne ;et il adressa à Élisa- l`0rdre de secourir (ïalais ; ct’pendantqu’il beth laïréponse contenue dans cette lettre. cherchait à la décider, elle fit partir se- ’ Ce point des relations entre Henri IV et crètement Sidney, dans la nuit du 20 au Élisabeth a été traité en détail par Gail- ’2 1 avril, `avec’la proposition de mettre’Ca lard dans l’article des Notices Jèsmanuscrits lais âl’abri des ’Espagnolsen prenant pour ’quenousiavons déjà cité. °