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` DE HENRI IVZ ‘ i 565 Or me trouvéèje maintenant dans l’ennu_y d’une=des plus cuisantes contradictions de ceulx qui manient mes affaires que. _i’aie jamais res- ` sentye sur une telle, occasion : c’esI ; qu’ayant voulu faire executer par ` petard une entreprise que jlavois de longue main sur Arras, toutes. _ choses avoient reussy tres heureusement, comme vous- en aves peur oîr parler, jusques au quatriesme petard, lequel nous donnoit feutrée _ i absolue dans la ville, que, je ne sçay par quel malheur qui ne se pou- i voit imaginer, de certaines grosses pierres ruées ou tombées du por- tail, tant le ptard que le petardier furentrenversez au fond des fossez, ' lorsque l’on estoit prest à mettre le feu ; et par faute d’avoir_porté jusques à six petards, comme je l’avois expressement commandé (mais _ quelque opiniastre s’en voulut faire croire`), nostre entreprise a` este` jnon-seulementtournée a neant, mais a la retraite avons perdu plu- i _ sieurs braves gens ausquels j’ay un extresme regret. _Et neantmoins parmy tous ces 'desastres encores nous est-il reste quelque csperance \ de. consolation, en ce que telles approcbessi prés de ceste grande A ville nous avoient 'donnéile moyen d'y recognoistre des foiblesses et defectuositez qui nous en faisoient tenir la prinse infaillible par la A ‘ vive force, en moins d’un mois ou six sepmaines, si nous pouvions . mettre ensemble une bande de quinze canons de munition pour tirer deux, mil coups, jet assembler une armee capable de n’estre point forcee à lever le siege, comme_ tout cela m’estoit facile avec de l’a1 gent. i Mais ayant escript à ceux de mon conseil des finances comme jlavois. I un dessein d’extresme importance enimain (duquel je ne leur mandois . _ poinct lesiiparticularitez, pour ce que toute la vertu de fexecution con- i sistoit au_secret),, ou _i’avois besoing qu’il me fust_ faictun fond de huict cent mil escuz, et partant lesïpriois et conjurois, par leurs loya, ute_z—et ' sinceres affections envers moy et la France, detravailler en diligence s au recouvrement certain de ceste somme ; mais toutes leurs responses, apres plusieursremises, excuses et raisons pleines de discours em- barrassez, dont les uns destruisoient les aultres, _n°0nt eu linalement p aultres conclusions que des representations de diliicultez et impossi- bilitez, voire n’ont poinct craint de me mander que tant s’en falloit