tranchement, ayant faict dresser et distribuer aux gens de guerre tous
i . les quartiers, dans lesquels ils commencent à se loger et dresser leurs
cahuttes. Je desire, mon Cousin, que vous soyés prés de moy, et vous
J prie de partir incontinent et amener avec vous tous ceulx qui me
veulent servir en ceste occasion, laquelle est si importante à mon ser-
vice, que ceulx qui aiment le bien d’icelluy et leur honneur ne la
vouldront perdre. Le bruict de la bataille fera monter à cheval beau-
U coup de mes serviteurs. Vous sçavés quelles forces il y a prés de moy, i
et vous puis asseurer que mon. infanterie est si belle et tellement re-
mise depuis la premiere monstre, que vous la mecognoistrés. Je ne
doubte point que mon armée ne soit assez fortepour me servir en
_ ceste occasion. Vous sçavés, mon Cousin, qu’il est impossible qu’elle _
puisse subsister sans estre secourue d’argent et de vivres. Le premier
mois eschet dans quatre ou cinq joms ; maintenant que ceste occasion
s’oH’re, il ne fault manquer d’un seul jour au payement du second mois,
qui me faict vous prier, mon Cousin, avant vostre partement, de don-
ner ordre qu’il me soit envoyé soixante mil escuz, lesquels il est ne-
cessaire d'avoir en mon armée dans quatre ou cinq jours, attendant
ce qu'il fauldra de plus pour le parfaict payement du dict second mois. W
J'escris aux s" d’Heudicourt et d'Incarville qu’ils demeurent a Paris pour
faire apporter le reste du dict second mois, et que ce pendant ils en-
voyent promptement les dicts LX mil escuz, qui serviront à payer l’in=
fanterie, Suisses et aultres despenses pressées. Je leur mande aussy de
donner ordre qu'oul1;re les bleds qui ont esté envoyez et ceulx qui ont _
_ esté acheptez par le s" de Sancy à Rouen, qu’ils en facent amener avec
eulx telle quantité que mon armée n’en mancque durant le reste de
ce siege.; à q1lOy je vous prie, mon Cousin, de tenir la main et faire
en sorte que mon armée soit secourue de l’un et de l’aultre, comme J
je vous mande, ainsy que jugerés estre necessaire pour le bien de
mon service. V ostre prompt partement de Paris fera monter à che-
val un chacun : qui me faict vous prier, _mon Cousin, de `monter à
cheval incontinent, ce que je me promets de vostre singuliere aIl’ec—
tion à mon service : et sur ce je prie Dieu, mon Cousin, vous avoir-
Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome4.djvu/562
Cette page n’a pas encore été corrigée
5l1!L
LETTRES MISSIVES