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LETTRES MISSIVES


' ject elle m’a faict ce plaisir, je m’asseure qu’elle ne la retirera, d'au- tant qu’elle me l'a prestée expressement pour la faire passer en Bre- tagne, où le besoing n’en est passé, veu mesme la part et les villes que les Espagnols y ont ; et ferés ce que vous pourrés pour luy faire trouver bon de la laisser où elle' est, attendant le temps et l’occasion de la faire transporter en Bretagne ; car si elle retourne en Angleterre, ce sera davantage de frais et de longueurs pour la faire repasser une i aultre fois au delà de la mer. Si elle vous touche quelques mots `de la cause de son courroux, . vous luy dires que Edmonds m'en a parlé, et que je suis tres marry que le dict contreroleur n'a estéplus sage et plus discret qu'il ne t s’est monstre en cest acte, pour le langage temeraire qu'on dit qu’il a ` tenu. Je mande au s" de Chastte qu’il en face informer et m’envoyer l'information—, ne voulant passer ceste faulte, et faire cognoistre que e veux que le nom de la dicte : dame soit en plus grande reverence_ parmy mes servitetus et officiers que le mien propre. I Je ne veulx obmettre de vous dire qu'il y a quatre ou cinq jours que je vous ay faict une depescbe par laquelle je vous donnois -advis, tel . que je l’ay de divers endroicts, de la mort du roy d’Espagne ; mais d’autant que ce n’est chose que je tienne asseurée, je n’en- ay voulu escrire à la Royne, madame ma bonne sœur ; et parce que j’estime que la depesche aura passé setuement, je ne feray aultre repetition du contenu en icelle, seullement 'vous diray que je la faisois exprès pour le s' Antonio Peres, le faisant souvenir de la promesse qu'il m'a faicte de me venir retrouver. Je n'ay pas oublié que je luy ay escript par cy-devant que je trouvois bon qu'il demeurast par delà pour quelque temps, d’autant que sa santé le requerroit ; mais maintenant je desire plus que jamais qu’il revienne avec vostre fils, s’il n’est encore party, et s’il le sera, j’ay donné ordre qu’il soit à Dieppe ou à Caen ; s’il vient bientost il y trouvera si bonne escorte qu’il ne courra aulcun danger à me venir trouver. Quoy que ce soit, monstrés—luy la presente, par laquelle il cognoistra que j’ay tres grand besoin qu’il vienne. Par la dicte depesche j’escris à la dicte dame et la supplie de le me envoyer.