Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome4.djvu/479

V DE HENRI IV, . (161 _j’ay receu tout contentement, pour_la parfaicte amitiéque je vous porte et les bons effects que je continue a recevoir de la vostre,-que ` je cheris grandement, et dont il me deplaist n’avoir à present plus de moyen de vous rendre meilleur tesmoignage. J’avois_ envoyé par dela le dict s' de Sancy expres pour cest effect, et mesme pour vous donner contentement et à mes aultres amys, sur les ailaires de_ l’eves— ché de Strasbourg, comme vous scavés qu’il avoit bien commencé, ` ayantobtenu du duc de Lorraine et du cardinal son [ils, que lelort _ de Benlelt seroit du tout desmantelé ; mais comme les hommes sont subjects à clianger d’advis ; selon le temps et les accidens qui gnaissent, celuy qui advint à Dourlens, estant encores le dict s' de Sancy par h delà (lequel a esté depuis suivy de plusieurs aultres plus fascbeux et . dommageables pour moy, et par conséquent pour mes amys) l’ont' empesché, ou, du moins difieré l’execution entiere du dict desmantel— . lement, à mon tres grand regret. J’ay esté contrainct aussy appeller auprés de moy le dict s' de Sancy et le regiment de lansquenets levé _ avec vostre aide, encore qu’il eust esté destiné ailleurs, ayant cru que vous et mes amys n'auriés que bien agreable que je m’en servisse en ceste necessite, puisqu’elle me pressoit le plus ; et comme mes ennea mys sentant nr venue m’ont quitté la campagne, de sorte que _i’ay assiegé ceste ville de la Fere, oùpje me retrouve de present, laquelle, pour estre fort advancée dedans mon Hoyaume, m’importe merveil— _ rleusement, j'espere aussy regagner avec le temps et Tassistance de mes bons amys les advantages que mon esloignement de ceste pro- vince a’donné moyen et hardiesse à mes dicts ennemys d’y acquerir, sur moy ; pour aprés reprendre, s’il est possible, les erres de nos pre- miers desseings. Mais, d’autant qu’ils ont de present tourné toute leur puissance de ce costé, où s’achemine encore le cardinal Albert d’Aus triche, il est necessaire aussy que je m’y fortifie le plus qu’il me sera possible, mesmement sur Parmée du dict cardinal et des forces nou- velles qui le suivent ; au moyen de 'quoy je vous prie trouver bon que j’y retienne encore le dict regiment de lansquenetz, et ne laisser pour cela, non seulement de fournir les ving mille florins ; pour l’en-