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!152 . LETTRES MISSIVES Cependant le duc de Mayenne et celuy de Joyeuse m’ont juré fide- lité, et espere que les aultres feront le semblable, et que j’auray lors _ ` plus de moyen d’endommager mes dicts ennemys quand _i'auray tout appaisé 2 dedans mon Royaume, à quoy je travaille incessamment. Le _ Pape m"a aussy receu en l’Eglise, et recogneu pour tel que je suis, ce qui a grandement servy à faire poser les armes à ceulx qui se ser- voient du refus qu'il me faisoit. ` Advertissés-moy lidelement de ce que fera ce Seigneur et quel parti il prendra, aprés les pertes qu’il a faictes ; car aulcuns ont opinion qu'il entendra plustost à la paix, comme fera de son costé l’Empe— reur, qu’il ne resouldra d’en cherchers la vengeance, mesmes si le roy de Perseluy commence la guerre, comme le brnict court qu’il fera pour se prevaloir de sa foiblesse. Si ainsy est, je le tiens pour perdu ‘ de reputation, son empire en chemin d’une ruine inevitable, au grand advantage des ennemys, qui n’ont receu aussy aulcune incommodité de son armée de mer, tant il est mal servy. Mettés peine de voir clair en ses affaires, desliberations, et forces, et pouvoir faire qu’il vous donne audience, alhn de feschauffer et persuader de mettre luy- y mesme la main à la besogne fannée qui vient, luy remonstrant que Dieu a reservé à sa personne seule la gloire de la restauration de son A Empire, et de la vengeance des oultrages et infidelitez qui luy ont ` esté faictesi fasseurant, s’il veult embrasser ceste gloire et s’evertuer deson costé pour rabattre l'orgueil de nos dicts ennemys, que je feray le semblable de mon costé, et le seconderay encore plus vifve- ment et courageusement que je n’ay faict ; mais s’il fait aultrement, soit qu’il cede à la bonne fortune d’iceulx et à leur audace, s’accor- ydant avec eux, ou qu’il ne s’en remue davantage qu'il ne faict, force me sera de composer avec eulx ; de quoy 'ils me recherchent il y a long temps, aflin de pouvoir tomner toutes leurs forces contre luy et son Empire plus commodement ; à quoy je refuse d'entendre jusques à present, pour ne manquer à nostre commune amitié, comme je î Le IIl&DI.ISCI’lt porte I qllüfld jidllïüy composé. 3 Le manuscrit porte Z Chûrgâr. i p '