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` DE HENRI IV. liôl riere, laquelle ne m'a rejoinct que depuis cinq ou six jours, et j'ay depuis esté si occupé par deçà, que je n’ay peu penser à aultre chose. Sur cela, nous est arrivé la nouvelle de la perte de Strigoniayet de plusieurs aultres places de l’empire de Sa Hautesse, faicte en plusieurs endroicts, avec celle de la perte donnée par Sivain-bassa, et aultres A combats auxquels les Chrestiens ont tousjours eu du meilleur. Je n’es- criray poinct à Sa Haultesse pour ceste fois, car je vous ay donné une depesche pour La saluer, laquelle je m’asseure que vous aves receue ; mais je commanderay à ceulx de mes Finances faire rembourser le dict Mauferay des deniers que vous escrivés qu’il vous a prestez.i Et fault - que je vous die que ce Grand Seigneur zse conduict si îlaschement, qu’il sera _à la lin mesprisé de toutes parts. Les evenemens deëla guerre sont incertains et despendans du bon vouloir de Dieu plus que de nuls aultres : car c’est le Dieu des victoires,-et ne devons estre res- ponsables du succés d’icelles, pourveu que nous facions ce que nous debvons ; et, encores que le commun juge du merite desprinces par leur bonheur et malheur, toutesfois je ne blasme ce Seigneur des I dictes pertes, mais qu’il ‘faict’ si peu de compte et s’y gouverne si.mol- lement qu’il faict. . Dieu m’a visité en ceste frontiere, ayant permis que mes ennemys y ayent gagné des radvantages qulils n’eussent osélesperer, si je [ne] m’en fusse -esloigné, 0u si mes serviteurs auxquels jlavois donné la _ , charge d’icelle m’eussent mieux servy, ou bien eussent esté plus heureux ; y ayans pris la ville de Dourlens et la pladeïdu Casteletk “ et despuis, celle —de Cambray parla trahison des habit’an's, lesquels, oflensez du mareschal de Balagny, qui y commandoit, ont donné en- trée aux ennemys et les en ont rendumaistres. Mais ils ont quicté la campagne dés qulils ont sceu mon arrivée ; de sorte que _i’ay mis le siege devant ceste ville de la Fere, ` qu’ils tiennent ; laquelle j’espere emporter ou lesattirer au combat, qui. est ce que je desire le plus. ‘ Le manuscrit porte : la ville d’OrIéans comme lui étant plus connus, et n’ayant et laplacc du Chastcllet, mots que le copiste s pas su_ probablement bien lire ces noms .aura substitués à Dourlens et Catclet, dans Yoriginal. i i 57.