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Ml ; LETTRES ; MISSIVES . ‘ faudra voir aussy ce qu’aura produit le voyage de S‘-Michel, combien 1- que je n`.estime pas que le duc de Mercœur accepte la trefve ; quand ce ne seroit qu’il voudra, devant, estre certain de ce qu’il doibt esperer - demoy, dont vous sçavés que l'on ne s’est encore esclaircy ; et semble ' qu’il desire ce faire par l'entremise du duc de Mayenne. Du moins cestuy-cy se le promet ainsy, et d’y avoir quelque credit, qu’il oll’re mettre en besogne. Mais il fauldra en attendre les effects et ce que rapportera S*—l\/lichel ; et si Tournabuon est revenu d’Espagne, comme on m’a dict, on y pourra voir plus clair. J’ay tousjours creu qu’il I attendroit son retour pour se laisser mieux entendre. Sur quoy je vous diray avoir pressenty qu’il tend à m’embarquer par son entre- mise à quelque traicté avec le roy d’Espagne, protestant ne pouvoir Yabandonner, luy estant obligé comme il est. Cecy a esté escript à une personne privée, qui me l’a faict dire ; et encore que je n'ay aulcune volonté de traicter avec le roy d’Espagne, contre lequel les derniers exploits m’animent plustost qu’ils ne m’adoucissent, et quand je voul- clrois entendre, que je ne le ferois aulcunement par le moyen de mes subjects, etnioins du dict duc de Mercœur que d’un aultre, pour les raisons que pouvés trop mieux juger ; toutesfois, jlay trouvé bon de 'faire une telle response par celuy à qui’ceste ouverture a__esté faicte, sa11s qu’il saiche que cela vienne de moy, afin que le dict duc de Mercœur ayt occasion d’en parler plus clairement, et de ne faire . chose qui l’engage plus avant avec le dict roy, du moins à mon dom- ' mage ; et pense qu’il sera à propos que vous suiviés ce mesme che- min, si l’on s’en adresse à vous, sans toutesfois m’y engager plus avant, ny vous aussy. Car je vous ay predict que ce n’est pas mon intention, mais seulement de gagner temps avec luy, attendant ce qui reussira de la negociation qu’il fait faire par M. de Mayenne, que j'aye pour- veu a mes aflaires de par deçà, et mis celles de par delà en meilleur estat, si faire se peut. ` Sur cela je vous diray que.je me suis resolu de bloquer la F ere, I alïin d’occuper les forces que j’ay icy, et tenter si je pourray par ce moyen recouvrer une partie de nos pertes. Vous verrés cependant,