Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome4.djvu/426

Cette page n’a pas encore été corrigée

‘ DE HENRI IV. Z107 ` de deçà et entamer mes ennemys par le Piedmont etlltalie, par la porte par laquelle je recognois que je peux mieux les endommager ; i en quoy je me promets d’estre plus favorise des Italiens que jamais, puisque Sa Sainctete m’a recogneu pour tel que je suis, et que fappre- liension qu’ils avoient de nostre division les retenoit de me favoriser contre finsolence des Espagnols, .desquels ils ont grand desii ; de se- couer le joug ; et vous asseure que si j’estois bien asseure que ce _ Grand Seigneur fist sortir l’annee prochaine et de si bonne heure farmee de mer, de laquelle Sinan Bassa vous adonne esperance, je m’y embarquerois bienplus gaiement ; mais je vois sipeu de certi- tude en leurs deliberations et promesses, que je ne puis quasy m’y ' confier, de quoy me donnent encore plus mauvaise esperance queja- mais les advis que nous recepvons des delices et mollesse auxquelles ce Grand Seigneur- se-plonge ; car s’il ne met luy-mesme la main à la _ besogne pour relever fauctorite et reputation de son empire, fume et l’aultre cherront à vue d’œil, par fambition et division deses servi- teurs, le mespris auquel il [se] trouvera envers ses su.bjects, lladvan- _ tage que gagneront sur luy ses serviteurs ennemys ; au moyen de quoy mettes peine de penetrer en ses desseings et deliberations, aflin de ` m’en esclaircir, et luy faictes dire par ses ministres, si vous nîy pouves estre admis en personne (ce que je desire sçavoir au vray.), ce qu’il pretend faire contre nos ennemys, tant parterre que par mer, affin de _ disposer mes affaires su1 cela ; luy promettant de ma part toute loyale correspondance, s’il m’en veut autantpromettre dela sienne et conve- nir avec moy de la guerre contre nos ennemys, pour les mieulx en- dommager. Ils me recherchent de la paix, par fentremise du Pape, autant et plus vifveinent qu’ils font avec.Sa Haultesse, mais je n’ay aulcune envie d’y entendre ; dont elle a de son coste moins de subject que moy, au moins qu’elle n’ayt puny ses rebelles et rendu son dict ennemy demandeur et poursuivant dlicelle paix par la force et terreur de ses a rmes et par necessite. Car s’il faisoit aultrement, en s’accordant en adversité, ou lorsque ses affaires sont en mauvaise reputation, cela ' accroistroit le imespris de son auctorite en son empireet donneroit, à