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LETTRES MISSIVES


quelquefois envoyées en nostre Royaulme soubs pretexte de secourir la dicte religion, au lieu de justifier ses actions il leur donne argu ment de se plaindre eulx-mesmes, pour n’avoir plus tost descouvert et recogneu ses artifices et desseings comme il les a despuis manifestez, tant contre le feu Roy, dernier decedé, nostre tres honoré seigneur et frere, qui estoit le plus catholique et le plus religieux prince de la Chrestienté, que contre nous, despuis nostre advenement à la Coronne, et mesmes depuis nostre susdicte conversion, sur laquelle il pouvoit et devoit au moins attendre_le dernier jugement de Nostre Sainct Pere le Pape, pour faire croire à tout le monde estre porté de respect du Sainct Siege et de Sa Saincteté, et par consequent de la religion, comme il _ l a publié. Aussy n’a—t—il peu se retenir et commander tant par sa decla- ration, qu’il n'y ayt meslé des interets temporels, fondez sur la ville de Cambray, qui est imperiale et à laquelle il n’eut jamais droict que par usurpation, non plus que sur le royaume de Portugal, qu’il occupe et possede encore à present injustement sur ceulx auxquels il appartient. Encore vouldroit-il volontiers persuader, tant il est attaché à ses dis- simulations et artifices accoustumez, ne vouloir faire volontiers la guerre à la France, mais seulement à nostre personne, tant il se deftie de ses forces et a honte d’avouer son desseing. Et pour tout cela, Mess'"; le nostre n’est point de mal faire à quiconque ne nous en fera. Nous voulons porter honneur et respect à l’Empire, pour estre com- posé de princes et villes que nous allectionnons grandement ; et quand par’vos deportemens vous nous donnerés occasion de vous tenir de ce nombre, nous le vous donnerons aussy d’y continuer, commepar vos lettres vous nous en donnés esperance, et de vous louer de nous : ‘ sur quoy nous prions Dieu, lVless", qu’il vous ayt en sa saincte garde. ' Escript à Fontainebleau, le dernier jour d’avril 1595.

HENRY.

ne smurvmr.