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LETTRES MISSIVES


' i 1595. — 18 AVRIL,. Cop. - — B. B. Fonds Béthune, Ms. 8859, fol. gz. i [AU MARECHAL DE MATIGNON.] I _ Mon Cousin, J’avois'des_jà sceu la composition de Montpezat et vostre i retour en ma ville de Bourdeaux, quand- _j’ay receu vostre lettre du xx'? du mois passé, le porteur de laquelle m’a faict entendre les raisons qui vous avoient meu de ce faire, que jay d’abord jugé moins pre- ciseszlque celles qui vous appelloient en Rouergue ou du costé de Gre- nade ; de quoy je dis librement mon advis a vostre hommel Toutes- fois, comme je suis tres asseuré que vous ne faictes rien qu’avec grande consideration et prudence, pour le bien de mon service,. je veulx de- meurer content de ce que vous en avés faict, et d’autant plus que vous nfasseurés que vous serés bien tost au pays de Rouergue, et que vous pourveoirés aussy aux desordres que font ceulx du dict Grenade, comme il est besoiH de faire. Car pour le’regard du dict pays de Rouergue, vostre presence y est necessaire pour esteindre le feu allumé entre les s”— d’Aubetou et Sauvensan, qui pourroit estre cause d’un plus grand mal,, pour n’estre encores les aflaires de Thoulouse en si . bon estat que je desirerois. Le s" de Vic aura maintenant passé par là et parlé au dict s' de Sauvensan et d’Aubetou, pour leur faire poser les armes et cesser toutes voyes de faict, suivant les comniandemens que je leur en ay Iaict par luy, en attendant vostre venue pour yPolLI`- veoir ; laquelle doncques je vous prie d’advancer, si ne pouvésiy don- ner ordre par aultre voye : dont je me remets à vous. Quant a Gre- ` nade, il me semble qu’il seroit plus à propos de laire un effort pour reprendre la place que de constuner mes subjects et mes deniers à llentretenement de ces blocus, et dont l’0n s’est servy cy—devant ; car ils n’ont pas empescbé les cotuses et exactions de ceulx de dedans, et sy ont cousté beaucoup à maintenir, ceulx que l’on y a emploiés ‘ n’y ayant rendu la subjection et diligence qui estoit necessaire ; chas- cuu s’estant inontré plus attentif a sa commodité particuliere que à