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qui a pris la ville de Beaune, ayant forcé le chasteau à la vue du duc I du Mayne qui est à Chaalons, sans que la dicte armée estrangere, ou i le duc de_Nemours, ayt osé le secourir.ile pars dans huict jours pour y aller, et achever en personne ce qui restera. Et comme le dict roy.d’Es- _ i pagne n’a jamais eu assez de courage de s’attaq_uer à moy à force ou- verte, il continue encore à me faire la guerre plustost par praticque, en desbauchant mes subjects, qu'aultrement ; mais j’espere que Dieu me fera la grace de renverser les uns comme les aultres ; dont je vous/ ~ donneray advis. . " I

Quant au faict de Mariany, je vous en escris ma volonté. Telles invectives et disputes entre personnes qui se disent mes serviteurs font grand tort à la reputation de mes affaires. Pourvoyés-y, `je vous prie, et puisque j'ay remis le jugement de tout à mon dict ambassadeur de Venise, contentes-vous doresnavant, et sans aigrir davantage les choses, jusqu'à ce qu’il soit arrivé en sa charge ; et vous asseurés qu’en bien me_ servant j’auray soin de tout ce qui vous concerne, mais aussy seray-je tres aise de vous gratifier : priant Dieu, Mons' de Breves, qu’il vous ayt en sa saincte~ et digne garde. Escript a Paris, le xx° jour de mars 1595.

HENRY.

[AVANT LE 20 mars 1595.1] — Im. —

Cop. — B. Pt. Fonds Béthune, Ms. 8955, fol. g5 recto.

[AU GRAND SEIGNEUR.] U .

Tres hault, tres excellent, tres puissant, tres magnanime et tres invincible prince, le grand empereur des Mousulmans, sultan Amu- rat, en qui tout honneur et vertu abonde, La bonne volonté et affec- tion que Vostre Haultesse nous porte nous faict croire qulelle sera contente de favoriser de toute assistance et protection ceulx qui luy

1 L'époque où l'on apprit à Paris la mort d'Amurath est le terme extrême au delà duquel ne peuvent être placées cette lettre et les trois suivantes, dont nous n’avons pu découvrir la date.