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LETTRES MISSIVES


m’attends, à la premiere occasion, dlestre au moins esclaircy par vos remieres. Surtout `e desire s avoir si la dicte mort n’auroit oinct P .l • q • I changé ou refroidy la guerre d’©Dgï`l€ et la sortie de ceste armee de mer ; ayant eu à plaisir que vous ayés faict l’oflice pour cest eflect que vous me representés par vos lettres ; et si _j’ay difleré de vous envoyer plus tost mes lettres et commandemens pour ce regard, ç`a esté pour ce que jevoulois les accompagner de moyens, tant `poI1I‘ vostre accom- pagnement que pour acquicter vos promesses envers le precepteur'2 du dellunt ; à quoy je n’ay pu satisfaire plus tost, mais ce sera par Guitard qui accompagnera Yambassadeur que _i'envoye à Venise : quoy atten- dant, je vous prie vous maintenir le mieux que vous pourrés, et vous ellorcer de faire un present de la valeur de 1 50 livres au capitaine de la mer, aflin qu’il ayt plus en recommandation mes subjects. L’on me faict entendre que le fils aisne du Grand Seigneur, nommé Mehemeta, est brave etigenereux prince, et qulil ne trouvera aulcun obstacle en la succession de l’empire'*; qu’il y a apparence qu’il cs- A chauflera et augmentera, plustost qu’il n’aH’o1blira ou changera, les armes de son pere. Si cela est, _ie’ne doubte poinct qu’il ne taille force besogne aux chrestiensï dont de celaô seront la seule cause [ceux] qui, , pour leur ambition, travaillent leurs voisins comme faict le roy d’Es- pagne, lequel a de nouveau envoyé contre moy une seconde armée, de la uelle toutesfois "es ere cu’il n'aura meilleure fortune ue des .l l . receddentes. La mienne, condulcte ar le s" marescbal de BIPOD7, P P ‘ Traduction du titre turc, Lula. s'étant laissé attirer près du sultan, il fut ° Mahomet Ill succédaà son père Amu- étranglé comme les autres. ratli, et mourut le 21 décembre 1603, à ° Presque tout son règne se passa en l’àge de trente-sept ans. guerres contre Vampire, mais avec des suc- " Pour prévenir ces obstacles, la pre- \ cès très-partagés. Il eut pour adversaires, mière chose qu’illit, aussitôt après la mort à la tête des armées impériales, Yarcliiduc de son père, lut de faire étrangler en sa Maximilien et le duc de Mercœur. présence dix-neuf de ses frères et noyer ° Ce pléonasme est dans le manuscrit. dix femmes de son père qui étaient en— 7 Le manuscrit porte Bouillon, ce que ceintes. Un de ses frères, nommé Sélim, nous n’avons pas dû hesiter à corriger, qui avait pu échapper au massacre, lui sus- par la notoriété du fait. cita par la suite quelques embarras, mais,