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DE HENRI lVi 281 terre, tout ainsy que les Roys nos prcdecesseurs ont excellé en vertu et pieté par dessus tous aultres, nous desirons aussy, les imitans, coronnernos actions et notre reigne de pareille gloire. De quoy nous ne voulons pas seulement appeller à tesmo_ing sa divine Majesté, qui est Tunique scrutateur des princes ; mais sommes contens aussy, nous qui ne despendons que d’elle et de nostre espée, en faire juge tout ` le monde ensemble, et vous et tous aultres qui pouvés et debvés, comme nos plus prochesvoisins, avoir plus de cognoissance de la ' verité des choses de nostre Royaume, que nuls aultres. Vous scavés q 'qu’il y a cinq ans passez que Dieu, par sa saincte Providence, nous ayant mis en main le sceptre des Francois, par legitime succession, nous a chargé quant et quant de la plus juste querelle que prince a jamais soubstenue, nous obligeant à poursuivre la vengeance et puni- tion du meurtre et parricide tres detestable commis en la personne du feu Roy, nostre tres honoré et souverain seigneur et frere, de tres chrestienne memoire, et à defliendre nostre royal patrimoine contre l’ambition et rebellion de ceulx qui le vouloient usurper, lesquels n’ont despuis espargné aulcune sorte de moyens pour atteindre à leur but. Et combien que dés lorsnous eussions, avec le courage, le mesme pouvoir et droict que nous avons de present, de nous revencherisur les pays et subjects du roy d’Espagne, principal auteur et entrepre- neur de ceste guerre, neantmoins retenu de plusieurs considerations qui importoient au general de la Chrestienté, nous avons mieux aimé ` soullrir en nous deflendant simplement, que d’assaillir ceux auxquels nous pourrions, à l’adventure, procurer et faire autant de mal que nous en avons receu d’eulx, esperans changer ou moderer enfin, par _ nostre patience et la justice de nostre cause, approuvée et confirmée de Dieu par tant de graces et advantages signalez qu’il lui a pleu nous despartir sur nos ennemys, l’aigreur_ et animosité du dict roy et ses adherens, mesmement depuis nostre inspiration et conversion à la religion catholicque, apostolicque et romaine, voyans les principales villes et seigneurs de nostre Royaume, qui nous faisoient la guerre, nous avoir, depuis icelle, juré toute lidelité et obeissance ; neantmoins, LETTRES DE HENRI IV. —IV.