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LETTRES MISSIVES


plus clairement que les precedentes, les traistres d’avec les gens de bien. Et s'il s’en trouve d’assez malheureux que de sattaclierià ce pretexte, iespere en Dieu qu’il me tera la grace de les rendre aussy honteux que les aultres ; vous voulant bien dire que je serois tres marry que cella advînt, et que je Feray tout ce que je pourray pour Yesviter, ainsy que je desire que facent tous mes bons serviteurs. Mais quand il adviendra, je n’en seray plus estonné que j’ay esté de tout le passe, me confiant en Dieu, qui cognoist la justice de ma cause, et en l’all’ection et fidelite de mes bons serviteurs, desquels jersey bien que je ne seray abandonné. Toutesfois je suis tres marry de ces — maudemens depeschez par mon cousin le duc d’Espernon et le s' de — Lesdiguieres, qui les ont aigrys davantage. Mettés peine d’y apporter quelque remede et en priés aussy mon cousin le Connestable, de Taf- fection duquel j’ay telle asseurance, que je croy fermement que il n’y espargnera chose aucune qui soit en son pouvoir. `Si tost que je seray arrivé à Paris, je depescheray quelqu’un vers euîlx, par lequel je vous escriray et feray sçavoir mon intention, tant sur les dicts mandemens que sur tout ce qui les concerne, iafiin d’y apporter quelque tempe- rament qui les puisse retenir et contenter, en attendant que ma pre- sence face le reste. Au demeurant, le s' Jeronime de Gondy m’a fait advertir avoir en- voyé commission à Lyon, pour vous faire donner douze ou quinze mil escuz sur la sommeique vous sçavés qui me doibt estre four- ' nye de ce coste-là, pour employer au secours de Basqueras ; et parce que vous ne m’avés point mande que .vous vous en soyés servy, je veulx croire que ils seront encores en letu‘ entier, comme je desire et vous prie les y conserver, car e n’ay point d’aultre argent pour payer mes Suisses, et les retenir auprés de moy quand je seray par delà, que cestuy-là, auquel l’on ne pourroit faire bresche sans m’incommo- - der grandement. Je vous prie doncques d’en avoir le soing que vous aves accoustumé de apporter à tout ce qui importe à mon service et vous est recommandé de moy. Je ne vous diray rien par ceste-cy de la poursuicte que tout les Suisses pour le paiement de ce qui leur