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266 LETTRESMISSIVES touchant Fambassade qu’ils vous ont proposé de faire envoyer en mon Royaume de la part de tous les cantons, pour disposer mes subjects à la paix, et la sage response que vous aves faicte à l’un et à l’autre point, de laquelle je demeure tres content. Car je tiens pour certain que leurs ambassadeurs gagneroient fort peu envers ceulx qui conti- nuent à me faire la guerre, puisque la raison ny leur honneur et debvoir ne les y ont pas disposez, ayant faict assez paroistre par leurs actions que ils fuiront ce party, tant qulils auront moyen de faire durer la guerre. Aussy n’ont-ils jamais parlé de paix que pour me tromper et amuser ; et si ils eussent eu autre vue et intention, ils en seroient desjà paisiblement ioyssans, comme sont tous ceulx qui l’ont i desiree et recherchée de bonne foy, qui ne sont, _comme vous sçaves, en petit nombre ; auquel s’est encores enrolle depuis peu mon cou- sin le duc de Guise, que je doibs veoir en-ce voyage, et espere que entrera encore, llun de ces jours,. le duc de Mercure. Partant, si les dicts s" des Ligues ont quelque envie de aider utilement à la paix de mon Royaume, comme en verite je me persuade qu’ils ont, pour Finterest qu’ils y ont et la singuliere affection que je letu porte, avec nostre ancienne alliance, qu'ils ne assistent de leurs gens ceulx qui me font la guerre, et revocquent les armemens desquels ils les ont secourus, comme vous aves dict tres sagement aux dicts cappitaines ; car c’est le vray moyen de venir à nous, non pour leur ruine (s’ils sont si bien conseillez que de la vouloir esviter, car ce n’est mon but ny mon naturel que dly aspirer), mais afin de les regler par necessite à I ce qui leur est plus honorable et utile, puisque la raison ny llexemple de ma conversion, ma honte envers tant de princes, seigneurs, gen- tilshommes et villes, qui mlont recogneu et ont aussy comprins ma bonte, ne les y peuvent lleschir. Mais je veoy, Mons' de Bellievre, que la meilleure remonstrance que l’on puisse faire auxdicts s" des Ligues, pour les persuader de user de ce remedde, est de leur faire payer ce que je leur doibs ; à quoy _i’ay commande à ceulx de mon v conseil des [inances de adviser et pourveoir, lequel _i’ay nagueres reduict à certain nombre de personnes que jiay choisies. Entre les-