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. — :E»E \H ENBI IV. 2.61 qu’il est certaimmeg, si neus pouvons saiuvereet garentir le navire de ceste furieuse teîiïpiesteîqui llagite de toutes parts, non seulement le patron et vray pilote .d’iceluy, que nous recognoissons estre Sa Sainc- teté, y acquerra à bon droit une gloire immortelle envers Dieu et les ` hommes, mais aussy le redrëssera et remettra aprés facilement en sa premiere beauté, puissance et force ; non que je veuille refuser d’ac - complir tout ce que l’on jugera que je debirray faire, tant pour rendre au Sainct-Siege et à la personne de Sa Saincteté la reverence et obeis— sance qui est due, que pour justiflier de plus en plus mes intentions (car c’est, je vous asseure, mon plus grand desir, comme je confesse estre aussy mon debvoir), et mesmes mieulx faire pour y parvenir, si je puis, que je n’ayiencores faict, combien que j’estime m'en estre assez bien ‘acqu itté ; mais il appartient aussy à Sa Saincteté de juger par sa prudence jusques où s’estend en cela mon pouvoir, ipour ry regler et mesurer ce mien debvoir. Gar tout ainsy que je me soubmets au bon plaisir et vouloir de Sa Saincteté pourgce qui concerne ma personne et despend de moy, il est raisonnable aiissya, voire necessajae, ' qu’il plaise a Sa Saincteté d’avoir esgard à la conservation de mon Royaume et à ce qui peut importer à l’utilité publique d’iceluy, ami] de ne m’imposer des conditions, lesquelles y estains contraires et pre- judiciables, me seroient aussy impossibles. Gest la ruseaawec laquelle mes ennemys ont souvent circonvenu la bonté de Sa Saincteté, et ont combattu et renversé mes raisonsuremonstrances et supplications, qui n’ont esté appuyées et soubstenues dans ceste perplexité que die la seule grace de Dieu et des effects et succés que le temps et mes actions ont produicts ; a quoy fauray encores mon principal refuge quand tout aultre me defauldra. Neantmoins tant qu’il me demeurera quelque asseurance de pouvoir acquerir la bonne grace de Sa Sainc— tete, je vous prie de croire et fasseurer pour moy que je la recber— cheray et embrasseray d'un coeur franc et net de toute autre passion que de celle que doibt avoir un prince tres cbrestien de la conserva— tion son honneur et tôle sa Couronne, comme jespere luy faire 'cognoistre par effects, _s’il luy plaist m'y assister : de quoy je vous