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LETTRES MISSIVES

` tant d’Espaigne que d’ltalie et d’Allemaigne, lesquels ils pensoient _ mettre dans ce royaume dans la lin d'octobre au plus tard, et tenir par ce moyen ceux de la Ligue qui me vouloient recongnoistre, en telle crainte et apprehension d’estre mal traictez de luy, qu’ils n’en i osent prendre la resolution. C’est en quoy il veult employer le loisir qu’on luy donne, et ses moyens 'pendant que du costé du Grand Sei- " ' gneur l’on le laisse en repos, estans ses flottes des Indes arrivées puis peu de temps, pleines degrandes richesses, d’or, 'd’argent et aultres choses precieuses ; et possible qu’on le laissera `accroistre de façon A qu’on s’en pourroit repentir. , l’ai receu vos lettres du xx111_]°`may, ou j’ay veu ce qui s’oH’roit par delà, et trouve fort bon l’oHice que vous aves faict en faveur des_af- faires de la seigneurie de Venise : ce que vous continuerés aux occa- . sions qui le pourroient requerir. Car, oultre que je serois tres marry - de leur incommodité, pour Yamitié que je leur porte, si du costé de i delà l'on leur faisoit la guerre, c’est les contraindre de se - joindre avec le roy d’Espagne, qui ne seroit pas fadvantage des Estats du Grand Seigneur ny des autres princes ses amys ; et seroit bien plus à propos de tascher à rabattre un si fascheux ennemy, que de mettre en necessite oeulx qui ne l’aiment gueres, et sont plus utiles aux affaires du Grand Seigneur en letu condition presente qu’ils ne seroient aultrement de s’accorder avec luy. (Test chose qu’il faut que remous- triés et ramanteviés si souvent, que fon ayt occasion d’y faire la con- , sideration que la chose merite. Prenés bien garde au faict du genéral ’ de la mer, que, sous le nom de visitation particuliere,'les corruptions espagnolles ne 'gaignent par sonmoyen "ce qu’on a congneu estre , tres dangereux aux propres affaires et service du Grand Seigneur ; et si l’on aperçoit que le dict general incline à favoriser les desseings et entreprises du roy d’Espaigne, lion doit bien penser à ne s’y laisser aller par apparences de quelques commoditez presentes qui -po1u - roient couster bien cherement avec le temps .._` J’ay esté bien ayse de la despeche que vous avés obtenue pour la liberté de mes subjects sont esclavesentre les mains des Turcs ; '