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i DE HENBIIV. 223 criptes depuis huict jours. Depuis, j’ay continuellement travaillé à trouver des moyens de faire partir mon cousin le duc de Montpensier, pour le faire aller en Bretagne avec les gens de guerre destinez pour cest effect, qui sont tout prests, suivant nos promesses, auxquels je desire (et m’est encore plus necessaire pour le bien de mes affaires) de satisfaire ; mais il ne.m’a esté jusquà present possiblede vaincre les difficultez qui s’y sont presentées, qui ne procedent, je vous as- seure, que de faulte d’argent, tant pour faire les dictes forces (entre lesquelles est le regiment de Suisses du colonnel Heit,. composé de mil ou douze cens soldats, lesquels veulent estre, selon la coustume de ceste nation, asseurez de leurl solde devant que de partir, mesmes quand il est question de servir hors de auprés de moy) que pour servir A aux despenses de la personne et suite de mon dict cousin, lequel les a. faictes si grandes durant tous ces troubles et incommoditez, des- quels ses biens se sont ressentys comme les aultres, qu’il ne peut de luy-mesme y f`0UI"I1lI‘, et faut par raison et necessite que je luy aide. Pour ce faire, il a esté mis en avant certaines inventions de faire de- niers, lesquelles comme elles ne peuvent qu’elles n'apportent quelque surcharge et incomxnodité à mes peuples, et qu’il faut aussy qifelles soient approuvées et authorisées par mes courts de parlement, pour, suivant les formes du Royaume, les mieux faire recepvoir et valoir, je y ay trouvé plus de longueur et de peine que je ne m’attendois et que le bien de mon service ne requiert, non par faulte d’af’f’ection de la part de mes officiers, mais à cause de la pauvreté du peuple, qui s’est plus recogneue et ressentye depuis. ces prosperitez dernieres que , Dieu m’a données, que chascun a peu respirer et prendre haleine, des maux passez, que devant. Joinct qu'il m’a fallu que je me sois chargé de payer plusieurs grandes sommes de deniers pour acquerir et con- tenter les villes et gouverneurs ont abandonné mes ennemys et se sont rangez à mon service. Au moyen de quoy, j’ay advisé,. pour ne retarder davantage Yacbeminement des dicts gens de guerre, Suisses et François, destinez pour aller servir au pays de Bretagne, qui sont tous prests (comme je serois forcé de faire si _j’attendois le partement