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198 LETTRES 'MISSIVES I i l59Lt.— 2 Août.--IV‘“°. Orig. —— Archives municipales de Bourges. Copie transmise par M. le baron de Girardot. A NOS AMEZ ET FEAULX LES MAIRES ET ESCHEVINS DE NOSTRE VILLE A DE BOURGES. . Nos amez et feaulx, Suivant _la capitulation faite avec le fils du duc ` de Mayenne et ceulx qui commandoient pom luy en nostre ville de Laon, comme vous la pouvés avoir entendue, la dicte ville a esté ce jour d'huy remise en nostre obeissance, et tous les gens de guerre qui y estoient. pour la Ligue s’en sont allez, sous la conduicte que nous leur avons donnée, en nostre ville de Soissons, les uns en esperance de passer oultre et aller a Amiens trouver le dict duc de Mayenne, soubs la seureté des passeports que, pour ce, nous leur avons donnez. Mais Dieu ne l’a pas ainsy permis, car par la voye de son S‘ Esprit, il a esmeu les cœurs de nos serviteurs et subjects qui sont en nostre dicte ville d’Amiens, en leur esclaircissant les yeulx pour cognoistre les artifices par lesquels ils avoient esté seduicts et continuoient dlestre abusez, et faict voir les lettres que le dict duc de Mayenne escripvoit pour introduire les Espagnolz là-dedans. Sa divine bonté leur ai donné le couraige de chasser le dict duc de Mayenne hors de leur ville et tout ce qu’il avoit de gens de guerre, et encore ses domestiques avec luy. Ils ont choisy des leurs qu’ils ont depputez pour venir, devers nous, et lesquels nous attendons sous peu de jours ; vous ayant bien voulu advertir de la nouvelle asseurance que tout presentementnous en avons receue, pour adoucir l’inquietude que Tapprehension pou- ` voit avoir mise en vos ames, que ceste place fust secourue et qu’elle ne fustepoint prise, et vous convier ai en rendre graces solennelles à Dieu, duquel nous avons receu tant de bonheur, en deux graces par- ticulierement a pareil jour, qu’il luy a pleu nous appeller a ccste Couronne, parce que c’est à sa divine bonté que nous en avons les obligations ; aflin que par nos vœux, humbles remerciemens et devotes prieres nous puissions appaiser son ire et obtenir de son infinye bonté i