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_ ’DE HENRI IV. 189 avoir tenté en vain de jecter quelque renfort, qui estoit le principal desseing, sans vouloir prendre le hazard du combat pour me faire lever, le siege ; comme aussy je ne les y pouvois contraindre, à cause de llad- vantage que leur donnoit fassiette du lieu où ils s’estoient campez depuis leur retraicte, faicte ala desrobée, avec bien grandes pertes de leurs meilleurs hommes, ainsy que je vous l’ay faict entendre. Ayant _ mis la riviere d’Oise entre nous, ils se sont approchez et entretenus sur la frontiere sans rien entreprendre, comme aussy ils n’estoient i gueres bien en estat de le pouvoir faire, mesmes qulil s’est mis de grandes maladies parmy eux, pour le malaise et necessite de vivres qu’ils avaient soufferte en leur dict camp, par le. moyen des convoys A que nous avions rompus ; et s’en est aussy desbandé une partie pour aller prendre rafraischissement dans leur pays. Neantmoins, ils font tousjours courir le bruit qu’ils attendent de nouvelles forces pour re- tourner en çà; mais il ne s’en voit encore guere d’apparence. Ce pen- dant me tenant tousjours bien prepare pour les recevoir s’ils reve- noient, jlay faict arriver de Compiegne les canons et mtmitions de 4 guerre qui avoient esté conduicts de Paris, et travaillé au mieux aux aultres ouvrages dont jlavois aussyadvisé de me servir à fadvenement de ceste entreprinse, qui n'ont peu estre bien prests pour exploiter le tout ensemble avec fartillerie, plus tost que le jour d’hier, que _i’ay commencé dés le poinct du jour à faire tirer aux deffenses, et depuis en batteries jusques sur le soir, que je fis donner le feu aux mines, et en mesme temps recognoistre s’il y avoit moyen de donner l’as— sault, comme tout y estoit disposé, mesmes bon nombre de ma no— — blesse pour soustenir, s’il eust esté de besoing. Mais il ne s’y trouva ouverture raisonnable, ny pour lesmines, ny pour les bresches, à cause du grand terre-plein qu’il' y a ; de sorte que je ne jugeay à propos de faire donner fassault. Toutesfois je ne laissay de tirer quelque advan- _ tage de ce qui est faict, à la poursuicte de mon entreprise, que j’ay deliberé de continuer ; et _i’espere d’en venir à bout dans huict ou _ dix jours au plus tard, d’une façon ou d'aultre : et afin que vous ayés de quoy effacer les faux bruicts qu’on pourroit faire courir sur ce qui