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_ DE HENRI IV. I A 175 _ estant trouvé, ou ce qu’il y eut de nos gens de pied,»qui n’estoient pas cinq cens hommes sur la lin, et beaucoup moins auparavant, » firent si courageusement, que avec la bonne conduicte que ils lirent, ils firent quicter aux ennemys, qui estoient huict cens piquiers et autant de mousquetaires et arquebusiers, un bois, duquel ils avoient i I chasse un corps de garde que je y faisois tenir, d’environ quarante soldats, plustost pour vedette que pour opiniastrer le combat, _et les remenerent battans jusqu'à cinquante pas de leurs retranchemens, où leur armée estoit en bataille, sans qu’ils osassentplus revenir aux mains, estant le dict bois demeuré en nostre pouvoir/avec plusieurs morts et blessez des leurs, qu’ils n’eurent le courage d’emporter ; mais depuis — nous les ont envoyé demander. A i i ` 'Lundy dernier, mon cousin le duc de Longueville, accompagné d’en- viron trois cens chevaulx et deux cens hommes de pied, leur enleva un convoy de six vingts chariots chargez et environ quarante charettes de - J vivandieres, en un village entre la Fere et Han, ayant desfaict et mis . en route l’escorte, qui estoit d’environ quatre cens chevaux, deux cens " hommes de pied, dont en demeurerent prés de deux cens morts sur la place, avec nombre de prisonniers, entre lesquels est le s' Desclozeaux, gouverneur de Noyon, et un collonel de lansquenetz qui est fort blessé. _ Cela a grandement accreu la disette de vivres en laquelle ils estoient i desja reduicts, _et en sont en telle extre'mité'qu’ils se trouvent fort empeschez de ce qu’ils doibvent faire ;', car de venir au combat, ils - n’ont pas laict cognoistre jusqu’icy levouloir hazarder, et sembleque " leur but estoit de nous vaincre par leur patience et tolerance, ou jetter L quelques hommes dans la ville, pour nous en faire perdre Yesperance - et le moyen de la prendre ; mais j’espere qu’ils se trouveront deceus de l’un et de Yaultre, et que, s'ils ne viennent à la bataille, la faim les forcera de se retirer les premiers. Le dict s' Willems vous en pourra dire plus de particularitez : et sur ce, je prie Dieu vous avoir, Mons de Beauvoir, en sa saincte garde. Escript au camp devant Laon, le XV]J€ jOI1I` de juin 159l ;, L ~ HENRY. _