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fort—sur—Loire. Ils obtiennent, ainsi _que du Plessis de Cosma, la rémission entière de crimes énormes qu’ils avaient commis. D’Ossat est chargé de se rendre de Rome à Florence pour traiter avec le grand-duc de Toscane de la restitution du château d’If.

Le duc de Mercœur se decide à faire son accommodement ; et sa femme i vient attendre le Roi au Pont-de—Cé, où il arrive le 6 mars.`Secondée par ` Gabrielle d’Estrées, la duchesse de Mercœur fait agréer au Roi un traité par lequel le duc obtient un édit honorable et avantageux, moyennant qu’il se démette du gouvernement de Bretagne en faveur de César, fils naturel du Roi, et qu’il accorde sa fille avec ce petit prince, magnifiquement doté par son_ père. L’acte en fut dressé_ le 3 avril à Angers. M. de la Ville-Morel, qui occupait Oudon ; Champagnac, qui était maître’de Tiffauges ; Villebois, qui ‘ tenait Mirebeau, s’empressent de rendre ces places. Toute la Bretagne, excepté Blavet,‘est soumise dans le courant de mars ; et le 28 le parle- _ ment de Paris enregistre l’édit rendu en faveur du duc de Mercoeur. Aussitôt ’ _ ce prince vient saluer le Roi à Angers. Robert Cecil, ambassadeur d’Angleterre, Justin de Nassau et Barneveldt, envoyés des états de Hollande, I viennent l’y trouver aussi.

D’Angers Henri IV se rend à Nantes, ou il arrive le 13 avril, et ou il i signe aussitôt l’édit connu sous le nom d’édit de Nantes, qui, outre les avan- tages accordés par les édits antérieurs aux protestants, les rend admissibles aux charges de judicature et de finances. Gabrielle d’Estrées accouche à ’ Nantes, le ig avril, de son second fils, qui fut appelé le chevalier de Ven- ` dôme, et légitimé un an après. Henri IV arrive à Rennes le 8 mai.

Au bout de quatre mois de conférences, les plénipotentiaires signent la A paix a Vervins le 2 mai. Elle est publiée le 7 juin. Le Roi, qui, après avoir ‘ quitté Rennes à la mi-mai, s’était arrêté quelque temps à Blois, revient à ‘ Paris le 1 o juin, et le 2 1 jure solennellement la paix à Notre-Dame.

Par cette paix, par l`édit de Nantes et par la soumission du duc de Mercœur, il termine la guerre civile, la guerre religieuse et la guerre étrangère.

Nota. L’importance et la multiplicité des événements, durant les années qui ré- — pondent à ce volume, ont rendu icipplus de développement nécessaire, Nous avons mis beaucoup d’attention à l’ordre des dates, sur lesquelles on trouveradassez fréquentes inexactitudes dans les historiens, si l’on compare leurs récits à ce relevé. ’