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LETTRES MISSIVES

` Au reste, je vous ay escript avant mon partement de St-Germain sur foccasion du siege que les Espagnols avoient mis devant la Capelle, qui m’a faict abreger ma diette, pour essayer de l a secourir. Sur ceste reso- lution, je me disposay de partir et manday pour faire marcher en toute diligence mon armée, qui estoit vers la vallée d’Aillan, et escrivis de tous costez pom la renforcer decavalerie ; en quoy j’ay à me louer d'avoir trouvé en tous la mesme promptitude que _j’y ay cogneue par le passé, et ne veuxfrustrer de la part de ceste louange ceulx mesmes qui se ` sont nouvellement reduicts en mon obeissance, y en ayant bon nombre des principaux avec de bellestroupes qu’i1s ont amenées. Mais quelque diligence que j’aye faicte pour m’advancer, comme : j’arrivay auprés de Chaulny, mon armée estant à ma queue, fut le sabmedy xx11_]° du present, le gouverneur de Coucy, qui s’estoit_ peu de jours auparavant i avec la dicte place reduict a mon service et qui se trouva au devant de moy, me dict que ceulx qui estoient dedans la dicte place de la Ca- pelle avoient capitulé et devoient estre sortys le jour precedent ; dont j'eus aussy la confirmation de tous costez, et mesmes que le gouver- neur et tout ce qu’il y avoit de reste estoient arrivez à S'-Quentin, ou je me suis resolu de faire soudain une veue, tantpour recognoistre etrasseurer ceste frontiere-là, que pour mieux oster fapprehension au duc de_ Mayenne, qui estoit dans Laon, du dessein que j’avoi_s de l’y enfermer et assieger, faisant ce pendant marcher mon armée de ce costé, comme pour passer oultre. Toutesfois avec ce que fapproche d'icelle le mit en ombrage, il receut bon advis sur la moitié de son souper, qui le luy fit quicter pour monter à cheval à neuf heures du soir, avec environ cent chevaux, la pluspart estans de son train, et s’en alla jetter dedans l’armée espagnole, encore campée autour de la Capelle. Jene sejournay qu’un jour au dict Sainct-Quentin, ou je sceus ce qui s’estoit passé au dict la Capelle. Selon le rapport qui m’en a esté faict, ceulx de dedans s’estoient portez vaillamment à la defense de trois assaults qui y avoient esté donnez : aussy en estoit—il mort une bonne partie ; mais il y avoit defaults en la place, procedans des de- 3 sordres du temps, et possible du moins de soing à y pourveoir en