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( DE HENRI IV. 153 beaucoup de contentement ; _et sur le tesmoignage que vous me don- ‘ nés de l’assistance que vous y faict le Hoges du Grand Seigneur, j’ay faict la depesche, dont vous m'avés escript, au grand maistre de Malte, pour la deslivrance de ceulx que le dict Hoges vous a recommandez, et les ay faict mettre entre les mains de Pambassadeur de l’Ordre, qui est auprés de moy, pour en prouver l’efl’ect` et m’en rapporter la res- ponse. Depuis mes precedentes, par lesquelles je vous ay escript la reduction du grand nombre de villes sous mon obeissance, à mesure qu’elle est advenue, mesmes de Paris, capitale de mon Royaume, le mesme bonheur a suivy, par la grace de Dieu, de plusieurs aultres, comme de Rouen, du Havre, de Troyes, Chaumont, Auxerre, Sens, Lyon, Rodez, Perigueux, Abbeville, Coucy, Montdidier, Roie, et de nouveau la ville de Toulouse‘ et beaucoup d’aultr’es. Ce qui reste entre les mains des ennemys feroient bien tost le semblable si les ha— bitans n’estoient retenus parties garnisons qui —y sont, lesquelles, ne — pouvant entretenir d’eux-mesmes, les Espagnols practiquent de les leur soustraire, ou au moins une partie, par corruption des ollres I qu’ils leur font de leur donner de grands moyens ; à quoy je crains qu’ils se laissent plus tost aller que porter à recognoistre leur devoir, en mon endroict, tant Yambition, et apprehension du chastiment de leurs demerites a de force en leurs cœurs, encores qu’ils aient tant d’exemples de ma clemence, que ils en devroient prendre toute con— .liance pour leur regard. Mais le roy d’Espagne n’espargne aulcun . moyen pour les fomenter et entretenir en leur rebellion ; et pour es-' sayer d’estouf}`er la prosperité qu’il voitque Dieu donne tous les . jours à mes allaires, il a dressé troisarmées pour m’assaillir à mesme temps du costé de la Bretagne, d’Italie et _de la Picardie, ou desjà ils ont assiegé une de mes places de frontiere, appellée la Capelle ; qui est cause que je m’y achemine avec plus de forces que je puiS. en esperanceque si les assiegez me peuvent donner le loisir d’y arri- ‘ _Comme nous venons de le dire, dans nouvelle était prématurée. La ville de Tou- la note sur le duc Henri de Joyeuse, cette louse ne fut réduite qu'un an plus tard. ‘ I LETTRES DE HENRI lV. IV. 20 '