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l594. — 3 r Mans`.

Orig. — Arch. de M. le marquis de Bourdeille.;

A MONS" BOUBDEILLE,

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Mons" de Bourdeille, Je vous ay puis peu de _joursi faict scavoir par aultres mes lettres la grace singuliere que Dieu m’avoit faicte en la reduction de ma bonne villede Paris, et que _j’esperois que m’ayant donnéfun si bon tesmoignaâe Ode sa protection et faveur, que ’ce seroit pour la me continuer au recouvrement des autres villes qui me sont i occupées, et pour enfin parvenir à Yestablissement de quelque bon et asseuré repos pour tout cest Estatiasur `quoy mon esperance, par sa bonté, n’a poinct esté vaine, car le chasteau de la Bastille, qui est la plus forte place de ceste dicte villeet qui avoit tenu pour les ennemys depuis la reddition d’icelle, se rendit dimanche dernier, sans qu’il ayt esté tiré un seul coup de canon?; de sorte que la dicte ville est entie— i rement reduicte, avec ce bonheur que ce a esté’ sans aucun excès ny `violence iaicte aux habitans d’icelle. Le cbasteau du bois, _’\ de Vincennes, qui est tres forte place à une lieue de ceste dicte ville, qui est encores tenue parles dicts ennemys, est entré en traicté, et espere

Cette lettre fut envoyée comme circulaire. Nous en avons des exemplaires adressés aux villes de Lyon, de Compiègne, de Bayonne et à la cour des Aides.

2 Suivant plusieurs historiens, il y eut quelques coups de canon tirés de la Bastille contre les troupes royales, mais comme simple démonstration hostile, à laquelle le Roi ne fit point de représailles. Au reste, le capitaine du Bourg, commandant cette forteresse pour le duc de Mayenne, est cité avec éloges par les contemporains pour sa fidélité à son parti. « Du Bourg, brave officier, dit de Thon, en qui le duc de Mayenne avait beaucoup de confiance, ayant été sommé de rendre la Bastille, où il était avec une garnison, non-seulement il le refusa, mais même il fit tirer le canon sur les troupes du Roi. Comme on se disposait à l’y assiéger, il se rendit cinq jours après et sortit à cheval, avec sa garnison sous les armes, qui fut conduite en lieu de sûreté. »