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LETTRES MISSIVES

. Texpedition de plusieurs alïaires d’importance que je n’ay voulu laisser en arriere ; l’autre, Fextresme desir que les habitans de ma dicte ville d’Orleans ont monstré de m’y veoir et l’instauce qu'ils m’en ont faicte ; _de sorte que je ne leur ay voulu desnier ce contentement et m’y en iray dans trois ou quatre jours, pour y faireune veue de deux jours, et de là passer oultre en ma dicte armée, laquelle je fais ce pendant rapprocher, ayant esté, pendant mon voyage en ce lieu, se rafiraichir et prendre quelques places en la vallée d’Allain. Je adjousteray que, si j'ay intermis durant ce peu de sejour lesactions de la guerre, le temps a esté em- ployé en negotiations pour amener plusieurs villes à leur debvoir, dont _j’espere bonne yssue, avec l’ayde de Dieu, qui par sa puissance va renversant peu à peu les meschans desseings deshennemys de cest Estat, conjurez à la ruyne d’icelluy, et remettant ensemble les membres qui en estoient séparez et hors de leur naturelle constitution. ‘ Au demeurant, vos dernieres sont du Vlc decembre, lesquelles _j’ay receues depuis trois ou quatre jours. Les nouvelles avoient des] courru, il y a quelque temps, des victoires que les gens de lillmpe- reur auroient eu en Hongrie, et pouvés croire qu’on ne les publie pas petites, ny de peu de consequence à Tadvantage de ses affaires. Je ne doubte qu'on ne soit bien adverty par delà des grandes forces qu’il pretend mettre ensemble à ce printemps pour continuer ses conquestes ; mais s’il issoit une armée de mer, il se pourra trouver frustré des secoursde la part de ceux qui’auront besoing de reserver leurs forces pour leur propre conservation ; ce qui a esté besoing que vous leur _ ayés remonstré, ainsy que vous m’escrivés, estant chose qui regarde le bien de mon service. Et si le personnage auquel vous vous estes adressé faictreussir l’eH’ect de ses ollices qu’il en fait esperer, je vous feray donner moyen d’acquitter la promesse que vous luy avés faicte, ‘ aflin de vous maintenir le support que vous pouviés recevoir de son ` credit, estant neantmoins bien ayse que le ressentiment que vous avés faict à l’endroict de Ferard-Bassa, l’ayant ramené la raison, se soit tourné à la douceur, pour ne l’avoir contraire en ce qui s’oH’rira pour moy et pour mou service par deçà. Les grandes et tres expresses