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que] en ay ; mais c est chose si notoire qu [elle n est] incogneue qua
, lceulx qui en le voyant ne le veulent cognoistre. Ses forces sont partie
desjà entrées en ce Royaume, essayant de s’introduire dans les villes
A ou par le moyen de leurs partisans ils peuvent avoir entrée, comme
elle a esté donnée, puis six à sept jours, dans la ville de Beauvais à- un
nombre d'Espagnols qui travaillent à ceste beure pour y en faire re-
cevoir d’autres et se rendre du tout maistres de ceste place. Le reste
est sur la frontiere avec grande quantité d’artillerie, munitions, con-
duictes en villes plus voisines, pour faire au premier jour un grand et
prompt ellect sur quelques unes des places qui sont en mon obeis-
sance, et mesmes our celle de Meaux, `ils ensent les em orter '
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avant que je y puisse arriver pour les secourir, ou, si je m’advance
plus foible qu’eux, ils font estat de poursuivre en mesme temps leu1
conqueste de Bretagne ; et l’un et l’aultre adviendront si tost que la
'bonne volonté seule que la Royne monstre avoir à me secourir ne
_ nfaidera pas à' y donner le remede necessaire. Et avant que Yelliect
n’en arrive, usant des circons ections ue vous me mandés, c’est
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laisser le champ bien libre aux ennemys de faire beaucoup de mal,
qui ne se pourra si facilement reparer qu’il seroit aisé de l’empescher
si iestois assisté de sa part à temps et à propos ; ne voulant aussy sur
ce obmettre de vous ramentevoir ce que par plusieurs de mes de-
pescbes je vous ay touché de Yimportance dont cela est, et la bonne
disposition où sont maintenant les peuples d’avoir de quoy les y pou-
voir conforter, afin que du tout vous vous serviés, au moins pour ne
laisser aulcun subject d’excuse, à faulte d’en avoir esté bien adverty.
Si lesbons servi’ces que vous pourrés rendre pour ce subject ne peu-
vent en aultre chose proliter, je vous prie me donner advis au plus
tost.
.l’ad_iousteray encore que, "si le roy d’Espagne continue sa mau-
vaise volonté contre moy, son pouvoir et credit ne s’est moins mani-
festé à Rome, ou les volontez sont tellement preoccupées et tyranni-
sées de sa part, que rien ne s’y faict qu’à Yappetit et desir de ses
_ ministres. Mon cousin le duc de Nevers en est party tres mal sa-
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LETTRES MISSIVES