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l()ll1 "LETTRES MISSIVES (qui ne sera moins admirée de la postérité qu’elle est à bon droict exaltée d’un chacun) conduict comme par la main au chemin de tant de felicitez, desquelles nous avons plus affectionne la fruition pour le repos de nos subjects que pour le nostre. Car, comme nous pouvons dire avoir esté noturis et eslevez dans les armes, autant par neces- sité que de bonne volonté, nous en avions telle habitude, que si nous n’eussions_ esté meus d’aultre` consideration que de la nostre, peut- estre n’eussions-nous changé de vie si volontiers que nous avons faict. En quoy nous supplions Vostre Saincteté de croire que ses paternels enseignemens, accompagnez du singulier desir que sa pieté a en- gendré en nous, par les ellects de sa bienveillance, ont eu plus de pou- voir, aprés l’honneur de Dieu et nostre charité et amour extresme en- vers nos subjects, que toute aultre chose. Nous benirons donc, avec Vostre Saincteté, le sainct nom du Dieu tres-haut, qui a daigné re- garder de son œil de misericorde tant de peuples allligez de l’oppres- , sion de la guerre, et remercions Vostre Saincteté, de tout nostre cœur, de tant de peines et sollicitudes qu'elle a si utilement et heureuse- ment employées pour nous mettre en paix, et nous aider a faire chose agreable à Vostre Saincteté ; esperant, Tres Sainct Pere, que ce bon œuvre, faict des mains de Vostre Saincteté, produira à foison tant de fruicts, au beneiice de la republicque cbrestienne, qu’il comblera le pontificat de Vostre Saincteté de gloire immortelle. A quoy nous con- tribuerons tousjours, de nostre part, ce que Vostre Saincteté peut desirer d’un prince tres chrestien, tretobligé à Vostre Saincteté, et non moins jaloux de conserver sa bonne grace, que de bien faire à la chrestienté, à laquelle nous souhaitons une paix universelle, pour fa- ciliter les saincts et louables desseings de Vostre Saincteté, pour l’augmentation de la gloire de Dieu. Car, tant qu'elle sera troublée en soy, difficilement pourra-t—elle porter ses armes et faire les ellorts necessaires contre l’ennemy commun d'icelle, pour abattre son or— gueil. Partant c’est le point 'auquel il nous semble qu’il faut principa- lement travailler, pour parvenir au but auquel Vostre Saincteté aspire ; à quoy nous apporterons tousjours, de nostre part, sincerement ce