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LETTRES MISSIVES

~ pacifiée, comme est—elle par le traicté par nous ratifié le v° de ce mois, les dicts pacquets passeront doresnavant plus seurement qu’ils ne souloient, par le dict traicté. Toutesfois les villes que le roy et les siens avoient prises en mon Royaume, depuis la paix de l’an 1559, me sont rendues, sans bourse deslier pour les fortifications qu'ils y ont faictes, ny aultres choses quelconques ; et pour le surplus, toutes choses sont remises et demeurent en l’es_tat qu’elles estoient entre nos deux couronnes par le dict traicté de l’an 1559. Deux choses entre plusieurs aultres m’ont faict conclure la dicte paix : la premiere, l’ad- vantage que je reçois par icelle de la restitution des dictes villes et places, pour lesquelles je ne rendray un pouce de terre ; l’aultre, le besoing extresme que mon peuple avoit de repos. La dicte restitution doibt estre accomplye dans un mois, en laquelle la place de Blavet, qui est en Bretagne, est comprise comme les aultres. Cela faict, j’es- pere remettre mon Royaume en tel estat, avec la grace de Dieu, qu’il sera aussy utile à 1nes amys et respecté de mesennemys qu’il l’a ja- mais esté du temps des Roys mes predecesseurs, comme je veux que vous leur donniés à entendre par delà; car je n’ay maintenant de be- soing de donner jalousie de l’amitié et des forces de ce Seigneur, et, sy, je m’attends bien qu’il m'apportera plus de charge que d’utilité ; au moyen de quoy, s’il n’estoit party à la reception de la presente, vous Ferés bien de rompre son voyage. Mais il faut que je vous dise que je trouve le pretexte que vous m’avés escript qu’ils ont pris, de changer leu1 armement et desseing, si grossier et mal fondé, que llad- vis que vous m’avés donné me doibt plus tost servir de tesmoignage de leur impuissance ou des bayes dont ils vous ont repu, que de _iusti iication de leur volonté. Car, si leur armée eust esté preparée comme elle devoit estre, et qu’ils eussent esté bien resolus en leurs desseings, les bruits de la paix et les jalousies que vous leur en avésdonnées, au lieu de les en destourner et les en refroidir, les y devoient eschaulï fer davantage. Or je trouve bon, puisque la dicte paix est conclue, que vous advisiés à vous desgager et descharger de delà doucement, et que vous douniés charge à Coquerel de mes afiaires, aprés vostre