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LETTRES MISSIVES


tion, comme je n’entends pour cela retarder la delivrance de ma dicte ratilication ny 15 reception des dicts ostages, j’estime aussy qu’il ne sera besoing de prolonger la cessation d’armes qui doibt finir ce jour- là mesme, nostre accord estant divulgué comme il est. Touteslois, si vous jugés que vous en deviés user aultrement, d’autant que la dicte paix ne doibt estre publiée en la forme accoustumée, qu’elle 11`ayt esté ratifiée et que les dicts ostages n’ayent esté livrez, j’escris` presentement a mon dict cousin le Connestable, qu’il advise avec _ vous d’en user ainsy que vous jugerés ensemble estre pour le mieux. Mais si je puis, je vous releveray de ce soucy ; car je me rendray au dict jour en la dicte ville, et prendray la poste plus tost que dly Faillir, si ma santé le peut permettre, comme vous dira le dict Berny. Cependant j’attends en bonne devotion celuy qui doibt venir par deçà pour retrancher la garnison de Blavet, ainsy que vous m’avés ° escript par vostre derniere ; et feray demander dés demain au s' Za- met qulil ne face dilliculté de contenter le dict cardinal de son obliga- tion, pour la seureté des navires qu’il leur faut bailler pour porter en Espagne leurs gens, luy laisant entendre q11°ilme fera service agrea- ble. Mais il faut que je vous die que e fais grande dilliculté d’accor— der au duc d'Aumale ce que le cardinal demande pour luy ; car il _ s’est rendu indigne par ses actions, de jouir jamais de l’air de la patrie, contre laquelle il a sans raison, et contre son honneur et de- voir, faict le pis qu'il a peu, joinct que je prevois, estant l’article qui faict mention de nos subjects qui ont faict la guerre avec nous, cou- ché comme il l’est, qu’il ne sera loisible à un seul des leurs qui m’ont servy de retourner en leur pays, ny mesme de rentrer en la jouissance de leurs biens, parce q u’ils leur feront accroire qu’ils en amont esté spoliez pour aultres crimes que pour la guerre ; de sorte que si je n’use de la mesme rigueur envers les miens qui les ont suivys, tant ` de pauvres gens qui ont eu recours à ma protection demeu1 eront mi- serables et auront occasion de s’en plaindre. Cest pourquoy je desire que vous ne m’engagiés pas davantage a faire pour le dict duc d’Au- male ce que l'on desire, jusqu'a. ce que je sois arrivé : par delà et en