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LETTRES MISSIVES

1 — quelque empeschement qui retarderoit mon voyage de deux ou t1 ois jours, j’escris presentement à mon cousin le Connestable qu’il se pre- pare pour recevoir les ostages qu'on vous doibt livrer quand ils rece— _ vront ma dicte ratification, laquelle, en ce cas, je vous feray tenir à i point nommé. Mais j’aurois à plaisir de ne la signer devant le temps promis, plus pour satisfaire à moy mesme, et ne manquer à la pa- role que jlay donnée aux Anglois, que pour aultre bien que jlen es- pere. Partant, je vous prie soulager en cela mon esprit, et respondre hardiement de la sincerité de mon intention. .l’ay bien considere les raisons qui vous ont meu de passe1 certai- nes choses en ce traicté que vous m’aviés du tout representées telles par vos precedentes qu’elles m’ont esté escriptes, lesquelles j’ay prises en bonne part, estant bien asseuré que vous les avés consenties avec prudence et bonne consideration. J’ay aussy toute fiance en vous, et ne veux adjouster aulcune consideration aux autres, puisque la besogne est achevée ; joinct que je suis certain que vous vous estes represente tout ce que e vous en pourrois escrire, et que vous en estes sortys au meilleur marché pour mon service que vous avés peu. Aussy, pre- voyant bien qu’il seroit impossible de tenir secret le dict traicté, estant _ concleu et signé comme il l’a esté, j’en advertis la dicte royne d’An- gleterre et les dicts Estats, aprés la reception de vostre dicte depesche du deux de ce mois, et pris resolution d’en dire moy—mesme les nou- velles à mon arrivée en ma ville de Rennes, ainsy que je vous ay es- cript par_ma response, datée du xv° de ce mois ; de sorte que vous ne debvés plus vous mettre en peinede le celer, mais seulement d’en advancer l’execution de tout vostre pouvoir, a laquelle je vous asseure avoir jà commencé à mettre la main ; car _i'ay licentié en Bretagne et en Picardie plus de six mil hommes de pied ; et, puisque j’ay resolu la dicte paix, croyés que _i’en veux faciliter et advancer l,21CCOlDPllSSê— münt de tout mon pouvoir. Je me suis mis en chemin pour cela, ayant commencé à prendre telle asseurance de la foy du cardinal ‘ d’Austriche, que je ne veux plus doubter de l’execution de ses pro- _ messes, persuadé des raisons que vous m’avés representées par vos