_ Pays-Bas, de la cessation d’armes de deux mois que vous aves avec
tant de peine obtenue pour eulx. Quoy voyant, il m’a semble que je
` n'estois oblige à celer plus longtemps la conclusion du dict accord,
puisque nous n’avions desire qu’il fust tenu secret que pour la seule
consideration de mes alliez.
_ Pour ceste cause, estant contrainct pour advancer l’execution du
dict accord, de partir de ce pays dans peude jours, j’ay voulu annoncer
ceste bonne nouvelle aux estats d’iceluy que j’ay’trouvez assemblez en
ceste ville, à mon arrivee en icelle, pour les delivrer de Vapprehen- .
sion en laquelle j’ay recogneu qu’ils estoient du fort de Blavet., croyans
que je leur laisserois ceste espine au pied ; laquelle à la longue pou-
voit les incommoder peut-estre plus quïils ne l’avoient este des armes
au duc de Mercœur ; et faut que je vous dise que jamais je ne vis
gens plus aises et contens qu’ils ont este de ceste resolution. Mais il
faut donner ordre qu’eux et moy jouissions des ellects d’icelle dans le
temps qui a este convenu, et que cependant les Espagnols retranchent
la garnison du dict Blavet au nombre que je vous ay cy-devant mande,
et qu’ils ont accorde, aflin que je puisse delivrer le pays des gens de
guerre qui y sont demeurez, comme je vous ay escript par ma der-
niere ; sur laquelle j'attends vostre response en bonne devotion. Car je
fais estat de partir de ce pays dans la sepmaine prochaine, pour retour-
ner à Paris, et de là, sans m’arrester, a Amiens pour vous voir et effec-
tuer avec vostre conseil ce que vous aves promis pour moy : et jeseray —
tres aise de voir la reduction de Blavet Faicte devant que de m’en es-
loigner, pour laisser le pays en plein repos. Je suis asseure que vous y
. . aves travaille de façon que je recevray bien tost le contentement que
_j’en attends.
Au reste, je me suis repose sur l’advis que vous m’aves mande que
vous donneries à mon cousin le Connestable et à mon nepveu le duc de
Nevers de la cessation d’armes ; de sorte que yen ay adverty seulement
les gouverneurs de Bourgogne, Bresse, Lyonnois, Dauphine et Pro-
` vence, ajnsy que je vous ay escript par la Fontaine. Toutesfoisje leur
en feray une recharge dés aujouxdhuy ; mais aussy fentends que les
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