x DE HENRI IV. i 8£13 S*-Denys, et me contenter d’envoyer quelques forces en la dicte pro- ` vince de Champaigne, pour la fortiflier, et par icelles faire par mesme moyen accompaigner les estrangers qui se retirent. Mais. j’ay voulu, avant que m’en resouldre, que mon cousin le duc de Bouillon ayt faict un voyage jusques au dict Chaalons, pour recongnoistre l’estat _de la dicte ville. Il en arriva hier de retour, et avec luy des depputez du i parlementet du corps de la ville, qui se sont venus jecter à mes '_ pieds avec de telles et instantes supplications de les aller secourir, que ce sont vraies protestations et excuses des resolutions qu'ils pour- roient prendre prejudiciables à mes affaires, si je les en refuse. C’est pourquoy cest allaire ayant esté mis en deliberation, il ia este jugé necessaire que je m'y acheminasse pour donner quelque soulagement à- ceste province, qui est chargée de deux armées ennemies.: de celle du duc de Parme, qui l’opprime du costé de Chaalons, et de celle duiduc de Lorraine, qui fait de mesme prés de Langres, et contre lesquelles il est impossible qifelle puisse subsister et qu’elle ne suc- combe par la force, ou qu’elle ne s’accom mode aux praticques que yfont les ennemys, qui ont clesjà eu quelques effects et sont pour en avoir de pires, s’il n’y est promptement lpourveu. Je me suis sur ce resolu de m’y acheminer et y faire un voyage, qui aura ce double fruict, que je consoleray par ce moyen ceste province, et sera un peu de contentement aux estrangers de voir que je les accompaigne avec mon arméejusques à my-chemin de leur retour,. qui tiendra quelque lieu sur celuy que je ne leur ay peu donner en leur payement, tel que je l’eusse bien desire. Je ne tais pas estat que ce voyage me retienne ' longuement ; car je me delibere delaire d’ahordée un bon ellort pour recouvrer la dicte ville d’Espernay, comme je pense pouvoir Faire : ayant cela faict, laisser quelques forces a mon cousinle duc de . Nevers (lequel est desjà arrivé au dict Chaalons),'pour poursuivre le reste et m’en retourner continuer mon premier desseing, dont les deux principaux chefs sont, l’un de faire partir mon cousin m" de Biron pour aller en Bretagne, ou _j’espere arriver aussy tost que se pourra faire le secours que la Royne ma bonne sœur mly voudra I 106.
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