pour ce, necessaire, toute preste. Si les ennemys y viennent pour le
secourir, comme ils publient qu’ils» feront, j'espere qu’ils n’en auront
_ pas meilleur marché qu’ils eurent l’aultre fois ; pour le moins je y ay
beaucoup d’avantagesique je n’ aurois pris lors. L’evenement d’une
bataille feroit bien le jugement du dilïerend, aussy prompt que pour-
roit faire la conference-, si la victoire se range du costé dela raison,
comme *_j’espere qu'elle fera,. et y penseray avoir bonne part, car la
maulvaise intention des chefs de ce party est plus determinée que_
jamais, et font bien cognoistre qu’ils ne sont que ministres du roy
d'Espaigne, qui se declare plus ennemy de ct Estat que jamais,
ayant tant eu d’authorité à Rome qu’il a jusques icy empesché que
le marquis de Pizany n’y ayt peu encores estre admis par le Pape, qui
de sa partmonstre peu d’aH’ection :à ceste Couronne.
Je vousdiray à ce propos que j’ay esté bien adverty que l’evesque
y de Mirepoix. est allévers luy de vostre part, qu’il est aussy passé avec
Chargé particuliere aux- aultres princes d’ltaliet Je vousasseure que
je n’en ay aucunzumbrage, estant bien asseuré que ce nedoibt estre
que pour un aliaire privé, ou, s’il a parlé des miens, qu’il n’aura' rien, -
sur ce, a dire de vostre part que e ne creusse falloir dire moy—mesmes ;
Mais parce qu’il est de consequence de se despartirdes antiennes
lois du Royaume, qui ne permettent point aux princes et seigneurs,
particuliers de rien traicter avec les estrangers, sans la permission du
Roy, etrencores par ses propres ministres, et que, sur cest exemple, .
' d'aultres en pourroient abuser autrement ; que cela mesmes enltalie,
où l’on discourt autant sur les formes q11e sur les eliects, pourroit
faire presumer que les respects fussent moindresen mon endroict . _
que envers les Roys mes predecesseurs, et y tenir mes alîaires en 2*
mespris, au moins en moindre consideration qu’ils 1t1ïy doivent estre,
je vous prie, s’il vous survient occasion de faire traicter quelque
chose, tant de ce coste que ailleurs, hors ce Royaume, ne le faire
poinct sans m’en=advertir, et que ceulx. que vousenvoyerés n’y aillent
qu’ils ne soyent accompagnez de mes despesches, afin d’en.demou-
rer tousjours, pour ce regard, aux formes ordinaires, vous pouvant
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LETTRES MISSIVES