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LETTRES MISSIVES


_ par son moyen, le s' de Coupignyl, que les ennemys tiennent pri- sonnier avec grande rigueur. Et m’asseura11t que vous serés bien ayse de favoriser, en ce que vous pourrés, la delivrance d’un de mes bons serviteurs, comme est le dict s' de Coupigny, recommandé d’ailleurs par la priere de ceulx qui s’y emploient, je vous ay bien voulu faire ` ‘ la presente pour vous prier, comme je fais, mon Cousin, de vouloir moyenner la composition susdicte avec ceulx qui ont prins le dict lieuctenant, dont ils 11'auront occasion de faire difficulté, n’estant ` que à la condition susdicte d les contenter raisonnablement de sa rançon, joinct qu’ils feront en cela chose qui me sera trés agreable, en laquelle en ceste occasion je ne doubte pas qu.e vous n'employés volontiers vostre auctorité et persuasion, saichant que vous me ferés _ aussy grand plaisir en ce faisant ; vous voulant bien, au reste, dire que la nouvelle de ce bon succés mla donné double joye, de-vous ` voir non seulement victorieux, mais preservé du danger où ceste rencontre inopinee vous a cuydé faire tomber, selon qu’il 1n'a. esté represente ; en quoy Dieu a montré un soing particulier qu'il a voulu avoir de vostre personne, dont de ma part je le remercie. Les gaiges qui vous en sont demourez feront perdre credit aux arti- fices des ennemys, s’ils s'en veulent donner Yadvantaige, comme ils ont desguisé la retraicte precipitée que vous leistes faire au dict duc de Guyse, ayant faict accroire qu’il vous avoit poursuivy quinze lieues, en vous retirant a Nevers, ainsy que j'ay veu par lettres inter- ceptées, tant du legat que d’aultres, qui Tescrivoient ainsy en Ita- lie. La verité enün se sçait, et rend la honte double a ceulx qui q la veulent desguiser. Je prie Dieu, mon Cousin, qu’il vous ayten sa saincte et digne garde. Escript à Mante, ce dernier jour de may 1593. '

HENRY.

` i REVQL ‘ Gabriel du Quesnel, seigneur de Coupigny. .