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LETTRES MISSIVES


ministres d’Espaigne meslent de grands ottres pour le public, et ad¢ vantages pour les particuliers qui peuvent quelque chose, soit par l’espée ou par la langue. Et d’aultant qu’ils ne peuvent bien rompre la disposition du peuple en mon endroict, que en luy faisant perdre ' toute opinion et esperance de ma conversion, où ils n’espargnent au- cune invention, ne supposition de bons advis, qu’ils disent en avoir, ` et que ceulx qui cognoissent ces mauvaises volontez et menées les ayans neanmoins en horreur, doubtent que, si cest artifice n’est ra-` battu par quelque apparence qu’ils ne puissent cacher au peuple, ils le facent precipiter à une resolution qui ne laisseroit plus lieu de I reconciliation, comme seroit l’eslect1on à laquelle 1ls tendent, et qui semble incliner à la personne du roy d’Espaigne, pour ne voir auj- cun subject assez puissant pour les maintenir : j’ay pensé ne pouvoir trouvenmeilleur remede que de convoquer un nombre de prelats auprés de moy, pour entendre à mon instruction, qui servira aussy ' à contenter le commun souhait de mes subjects catholiques qui me recognoissent'; en quoy, pour le moins, j’espere que va11ldra la dicte convocation, si elle n’a force en l’aultre party‘. C’est en ccste occasion sy importante et necessaire à cest Estat, que je desire estre assisté de vous, mon Cousin, qui avés tesmoigné ‘ Le I7 de ce mois une lettre sur le vous prie me tenir soigneusement adverty même sujet fut adressée au marquis de des occurrences de delà, etcomme le Pape Pisany, ambassadeur à Rome. Tout le aura prinsles advis qu’il aura eus de ce qui premier alinéa est conçu absolument dans s’est passé jusques à present en la dicte les mêmes termes. Au lieu du second ali- conference. Je prie Dieu, etc. » (Original. néa, on lit dans la lettre à fambassadeur : —— Collection de M. Lucas de Montigny.) « Voilà ce qui s’est passé jusques à pre- M. de Maisse, ambassadeur à Venise, sent en la dicte conference et le subject en reçut aussi une semblable, également de ma dicte resolution, dont je vous ay du 17, et qui se termine par des instruc- voulu aussy tost donner advis, allin que tions diplomatiques. vous ayès de quoy fermer la boucheàceulx Celle qui fut écrite au duc de Nevers _ qui feront courir des bruits au desavan- est du 18, et, à quelques mots près, du tage de mes atïaires ; esperant vous man- commencement et de la fin, reproduit derdans peu dejours les progrès et ysseue textuellement cette lettre au prince de de la dicte conference. De vostre part, je Conti. ‘