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LETTRES MISSIVES


je m’accoustume à supporter Yabsence. Vous m’avés, je le confesse, I plus charme que je ne le feus jamais. Excuses si n’avés que ce mot pour aujonrd’huy, et aymés vostre subject comme vos yeux. Certes il vous adore avec extresme passion et lidelité. Bonjour, chere mais- tresse ; je te baise un million de fois les pieds. De Meulan, ce xvj° avril. ‘ [1593.]+- 19 AVRIL ; l - Cop. - B. B. Fonds Dupuy, Ms. 407, Fol. A2 recto. Et Suppl. Fr. Ms. 1009-A. Cop ; — Biblioth. de l’Àrsenal, Mss. de Conrart, Hist. litt. u° 677, vol. V, p. ;g. ‘ Imprimé. - Lettres inédites de Henri IV et de plusieurs personnages célèbres par A. Séluevs. Paris, ., I x8o2, in-8°, p. Ivy, etc. - [A GABHIELLE D’ESTRÉES.] Arsoir, tout tard, un de mes laquais revint, par lequel vous miasseurés de ne manquer point à vostre venue, comme vous me l’avés promis. Ce m'a esté une extresme consolation aux travaux que j’ay icy, mais le porteur m’a dict despuis de bouche, que ne partiriés que mardy. `Cella me tua, craignant vos longueurs. Excusés ma pas- ` sion, si je crains tout de vous, mon bel ange. La despesche de Lavaranne 'VOIIS aura faict haster, à mon advis. .lesus.l je vous verray aprés -de- main. Quelle joye I Certes mes discours sont bien coupez ; aussy l’est . mon ame, 118 l'ayant (horsmis mon amour) jamais eue plus traver- sée. Madame de Guyse et sa fille viennent voir ma sœur un de ces jours 1. 'Madame de la Hoche revient aussy, que je ne Verray que ne La duchesse de Guise etsa fille, qui se j dont larivalité causait tant de jalousie au trouvaient dans Paris, dès avant le siege, Pioi. Bellegarde avait cherché à écarter ces avaient obtenu un passe-port du Roi pour soupçons par son assiduité auprès des deux se rendre dans un de leurs châteaux. En princesses lorraines. Quand il se trouva passant à Mantes elles allèrent saluer vis à vis d'elles et de Gabrielle, son S. M. et Madame Catherine. Elles etaient embarras fut grand. La manière dont d’ailleu’rs fort curieuses de voir madame Henri IV l'0bservait le décida alors, pour Gabrielle, dont la beauté si vantée préoc calmer ce prince, à se déclarer assez ou- ‘ cupait les dames de Paris. Enfin la mère vertement l'amant de mademoiselle de et la fille passaient pour être éprises du Guise, au risque de contrister beaucoup duc de Bellegarde, aimé de Gabrielle, et Gabrielle. On peut lire cet épisode dans