Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome3.djvu/772

Cette page n’a pas encore été corrigée

luy avois mande me l'amener ; Payant cogneu, aux discours qu’il a eus avec moy, personnage non moins capable du lieu qu’il a tenu, ue indi ne de _la ersecution u’il souffre, de la uelle il est d’aultant plus à plaindre que ciest sansfaulte de sapart, et par la seule malice d’aultruy, ainsy. que _j’ay entendu. J’espere me pouvoir prevaloir en mes affaires de Fintelligence et bon jugement qu’il a [monstre] ‘ en celles qui luy sont passées par les mains ; et pour ceste occasion je l’ay retenu à mon service. Mais estimant, Madame, que vous seres bien ayse de le voir et conferer avec luy, j’ay trouvé bon qu’il vous allast baiser les mains, avec ceste occasiondu voyage du s’ vidamede Chartres, et l’ay bien voulu accompagner de la presente, afin qu’il ’ vous plaise le favoriser d’autant plus volontiers de vostre bon accueil et benigne audience, de laquelle m’asseure qu’il. vous laissera toute satisfaction, et que vous entendrés de luy chose dont vous pourrés vous servir, qui’est la principale raison qui m’a meu le vous envoyer ; et seray tres joyeux que le faict puisse respondre à ma bonne volonté, vous supplianttrouver bon, aprés lavoir ouy, qu’il me vienne retrouver en compagnie du dict s’-vidame, auquel j’ay fort expressement recommandé d’avoir soin de- sa personne, pour me le ramener en seureté’; qui sera pour femployer non moins à ce qui touchera vostre service, selon que vous le jugerés ‘ propre, que au mien, m’estant l’un et l'autre- en esgale considération, et vostre contente-


haine implacable, à laquelle le ministre en disgrâce ne put échapper que par des prodiges d’adresse et d'énergie. Après dix années de prison, mis à la torture, condamné à mort, excommunié, il parvint à se réfugier dans l’Aragon, qu’il fit soulever en sa faveur, mais sans autre résultat que de grandes calamités pour cette province. Il passa alors les Pyrénées, fut recu à Pau par Madame Catherine le 26 novembre 1591, y resta toute l’année suivante, et fut amené par elle à la cour ; comme on le voit ici. Il passa le reste de ses jours en France, d’où il fit plusieurs voyages en Angleterre, toujours occupé de démarches infructueuses pour rentrer dans sa patrie. Il mourut à Paris, au mois de novembre 1611, à l’âge de soixante et douze ans. Il avait beaucoup écrit et d’une manière brillante qui lui valut une haute réputation d'homme d'esprit. L'ouvrage de M.Mignet le fait connaître à la fois comme écrivain et comme politique.