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632 il . LETTRES MISSIXES, que de s'en aflliger ; ear je pars- demain pour l’aller aflronter, ce que j'estime pouvoir faire en tel lieu et de telle sorte, qu’il luysera mal aysé de s’en desdire ; et en pouves, avec l’ayde de Dieu, attendre toutes bonnes nouvelles. l _' A _Je.vous Feis dernierement une despescne et vous envoyay un me- moire de ce qui s'estoit passe à mon deslogement de devant Rouen.; mais je crains bien que faulte de commodité de porteur, que vou_s ‘ n'aures ce premier pacquet gueres plus tost que cestuy—cy, dans le- i quel vous trouveres unaultre memoire de_ ce qui est advenu depuisque je me suis approché de l’armee des ennemys ;`par où vous verres que je fais ce que je puis pour les attirer au combat ; et eulx aultre- ment, employent toute leur industrie pour nfesviter et m’escl1apper, s'ils peuvent ; se trouvant bien plus engagez qulils n’avoient jamais pensé le pouvoirestre. Et suis bien adverty que le duc de Parme confesse qu’il ne s’est jamais veu empeschéret, sy, est en perpe- Q tuelles piques et reproches avec le duc de Mayenne ; de moy, oultre que Timportance du Faict me presse assez d’y employer tout mon soin et labeur, parce que cestuy-cy est un coup de partie, le grand zele et courage que je cognois en tous ces princes, seigueurs et inligie no- blesse qui y accourt tous les jours, m’y enflamme encore davantage, et me donne aussy tout bon presage qu’il ne m’y peut que bien adve- . nir ; L’incertitude n’y sçauroit plus estre longue ; car ils pastissent telle necessite de vivres, qu’il faudra dans quatre ou cinq jours, ou qu’ils se resolvent de prendre le large de la campagne, ou de venir libre- ment au. combat. ll. est vray que des ceste heure il se juge bien qu’ils n’y viendront point volontairement ; et la cognoissance qu’en ont les nostres leur est un redoublement deforces. J’eusse volontiers diflere .à vous faire ceste seconde despeschc jus- quià-ce que je vous eusse peu dire la conclusion de cest aflairc, qui i peutadvenir de jour à aultre, n’estoit que je considere qu’il n’est ` possible que nous saichant sy pres les uns des autres, vousne soyes e en peine, si vous n’en aves des nouvelles. Cest pourquoy, avec ceste o_ccasion,—j'ay este bien ayse de faire cependant prendre cette des-