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un ambassadeur, pour entrer en quelque traicte, soubs couleur de rechercher Vostre Haultesse : qui n’est en effect que pour s'acquerir autant de repos de la part d'icelle, rendre ses armees et moyens plus libres contre nous, à l'usurpation de ceste mesme Couronne, qui n'assouviroit pas son ambition ; ayant de sy longtemps en principal objet la ruyne de la puissance de Vostre Haultesse, comme plusieurs argumens tres notoires rendent son intention en cela indubitable. Et encores que nous soyons asseurez que’ noii seulement vostre prudence ne sera circonvenue par ses artifices, au prejudice des affaires de Vostre Haultesse, mais aussy qu’elle aura regard, bien qu’il n’y allast sy avant comme il faict de son propre interest, à ne laisser opprimer un roy et royaume dont Famitie lui a esté _ tousjours chere et sespdictspredecesseurs, etyqui, demeurant en- ( tier, peut de soy et par Fappuy dontil sert aux aultresprinces et . estats cbrestiens contre Yambition hespagnole, faire contenir dans ses limites cest ennemy commun, duquel semble que la convoitise . n’a aultresbornes que la domination universellede tout le n1onde : toutesfois, nous avons bien voulu escrire lapresenteàNostre`? Haultesse, pour la supplier ne donner lieu aux propositions frauduleuses qui luy pourroient estre faictes pour le recevoir en sa grace, comme ne tendant qu`à gaigner temps et moyen, par la ;ruyne_de, ceste Couronne, de mieux fonder et affermir ses desseings contre Vostre Haultesse, mesmes en la destruction de sa grandeur ; la suppliaint’en’oultre qu’il luy plaise faire tel ressentiment, avec le bonheur de ses armes, de l'injuste guerre qu’il nousfaict, que nous en puissions tant plus tost et facillement estre dellivrez, et les effectz de nostre ami tié1estre plus utiles à Vostre ; Haultesse, en ce quejlloccasion s’en" pourroit l offrir, estans bien marrys de n’avoir peu nostre ambassadeur l’oHice que nous faisons par la presente, îlequel neantmoins nous avons resolu despescber et faire partir dans ’peu de temps, forçant A . les difficultes qui nous pourroient encores justement rendre excusables de le differer. Mais saichant que celuy d’Hespagne est desjà par delàjnous avons estimé debvoir basarder la presente-, que