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LETTRES MISSIVES


à. ce qui est requis pour le bien de nostre service et repos de nostre province de Bretaigne. Nous av_ons donné ordre à ce que la Royne d’Angleter1 e, nostre bonne sœur, envoye bien tost au dict pays une recrue pour fortifier les trouppes angloises qui sont au dict pays, et avons deliberé d’y envoyer d’ailleurs toutes les -forces des provinces voisines de Bretaigne qui sont en nostre armée, incontinent aprés le siege de Rouen, duquel nous esperons que Dieu nous fera la grace d'avoir bien tost une bonne issue, puisque les ducs de Parme et de Mayenne, aprés s’estre approcliez de sept lieues du dict Rouen pour nous faire `lever le dict siege, et voyans ne le pouvoir fairesans donner la bataille, ont mieux aimé rebrousser chemin et repasser la riviere de Somme que de hazarder la dicte bataille, se delliant de leur mau- vaise cause et redoubtant le courage de la noblesse qui nous assiste, la valeur de laquelle nous leur avons faict sentir en plusieurs occa- sions qui se sont olfertes, durant six sepmaines que les deux armées ont esté assez proches l’une de l’aultre. Nous les avons suivys _jusqu’au passage de la dicte riviere de Somme, leur faisant serrer la file, tuant et prenant prisonniers beaucoup des leurs ; mesmes avant-hier le re- ' giment de Gribouval fut entierement deffaict par nos chevaulx—legers. Maintenant nous en retournons continuer le siege de Rouen, resolus de Yattaquer en divers endroicts et la battre de quarante canons, ce . qui nous sera plus aysé à faire qu’il n’a esté cy—devant, tant pour l’es- loignement de Yarmée de nos dicts ennemys, que pour l’arrivée de trois mil Walons et Escossois qui nous sont venus depuisquatre jours ; et attendons dans quatre jours deux mil’Anglois. Nous escrivons à la noblesse de Bretaigne de setenir prests pour assister nostre dict cou- sin en ceste occasion. De vostre part apportés—y ce qui despendra de - vous, et vous asseurés que nous ferons tout ce qui sera en nostre uvir ur e iene re os enosre `ce rvic — poopo lb tpd tditponedeBre taigne, et pour vous delivrer de foppression de nos dicts ennemys ; ayant autant en recommandation la conservation de nos bons sub- jects d’icelle, specialement de ceulx de nostre dicte ville de Rennes, i l i ’ pour la fidelite et affection que vous nous aves conservee, que de