Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome3.djvu/599

Cette page n’a pas encore été corrigée
570
LETTRES MISSIVES


fut pougsuivy jusqu’à leur village, auquel ils porierent l’alarme ; et demourerent les nostres fermes une grande demye heure, attendans i mes trouppes qui ne pouvoient encore estre arrivées. Ce pendant ils donnerent loisir à leur cavallerie de monter à cheval et à leurs gens de pied de se baricader et de border sur les advenues les hayes de leurs harquebusiers. Trois cens chevaulx ennemys sortirent, et com- bien que le nombre fustplus grand que celuy des miens, et du tout ` inegal, toutesfois, environ les deux heures aprés midy, aussy tost que je descouvris mes dictes troupes sur un hault, là auprés, marchans au grand trot, et le peu d’asseurance queje recogneus aux dicts en- nemys, je les feis charger sy à propos, Dieu mercy, que ce petit nombre les ramena battans, leur feit passer leur village, et les nostres en demeurerent maistres lus d’une heure. Il fut tue rés de trois à _ P, Y P quatre cens hommes, tant de cheval que de pied, quatre cens cbevaulx buttinez, leur bagage, vaisselle d'argent et habillemens, jusques à la i valeur de plus de cinquante mille escuz, et la cornette du duc de _ Guise, qui estoit allé ce matin-là_au quartier du duc de Parme. S’ils montrerent peu de courage à deflendre et garder leur logis, ils n’en eurent pas davantage ny plus d’assurance à faire quelque chose de mieulx sur nostre retraicte ; car jamais ils ne sortirent pour nous suivre, combien que ce fust à la teste de leur armée, ains nous laisse- rent paisibles possesseurs de leurs prisonniers et de leursdespouilles. Mon cousin le duc de N ivernois, qui estoit à ma main droicte, à unelieue. de Bure, donna dans un aultre village, auquel estoit logé le regiment Mayenne, et que, bravant tous les périls quel mPP°"le que Cl'l°°i fut wé après pour trouvereette occasion, il avait eu, avoir mé lulmême le Comte de Ch“llg")'• ` depuis deux ans, cinq chevaux tués sous Cm`- Ce Prince ne m<>¤r¤F ‘l“i’n 160* Il lui, M, dg Chaligny, furieux d’ên—e tombé était fils de Nicolas de Lorraine, duc de ainsi aux mains du bgilfïon, lnf donna un Mercœur, et de Catherine de Lorraine, sa coup d'épée dont il mourut, Chico ; fu], rc- troisième f’emnie.ll épousa en 1597 Claude gretté du Roi, qui se plaisaità la liberté de (16 Meu)'- et Pî`il• liàmlée S“lVam° eu C0"` ses saillies, et estimait sa bravoure. Il lg sentement de son beau-père . le titre de ` dit même à M. de Chaligny, pour le conso- marquis de Movy. qui fut également Perle _ ler de la manière dont il était devenu pri- par son fils. sonnier. L'Estoile était mal informé lors- ' '