de Nemours, comme ils avoient ja laict ; et d’aultant que le dict duc
de Nemours, qui avoit beaucoup de forces ensemble, pourroit, à l’oc y
casion de leur absence, entreprendre sur l'Auvergne et le Bourbo —
nois et faire beaucoup d’el’l`ects ez dictes provinces, au prejudice de
mon service, n’y ayant, en icelles, forces sullisantes pour s’y opposer,
attendant que je renvoye par delà mon dict cousin et d’aultres forces,
pour me servir ez dictes provinces (ce que je ne puis faire qufaprès
le siege de Rouen, ou que la bataille soit donnée), j’ay pensé que,
pour rompre ses desseings, il sera à propos que le dict s' d’Orn’ano
et vous entries promptement au Lyonnois, avec lesforces que vous
aves. L’absence du dict duc de-Nemours vous pourra donner moyen
d’y faire quelques ellects, pour le moins le divertir des desseings
qu'il a sur les dicts pays d’Auvergne et Bourbonnois. Ceste occasion
requiert beaucoup de diligence, parce qu’en peu de temps il se peut
beaucoup accroistre, si ceulx qui ont les charges par delà ne s’y op-
posent non plus qu’ils ont faict par le passéget vous me Ferés en cela `
I bon service signalé : qui me fait vous prier de vous rendre inconti-
nent au paysde Lyonnois avec le plus de forces que vous pourrés,
et, par les entreprises que vous lierés, donner occasion au dict duc
de Nemours de s'y en retourner. L’intention du duc de Parme est de
secourir Rouen. .l’ay laissé mes cousins les duc de Montpensier et
mareschal de Biron avec tous mes gens de pied et quatre cens clie-
vaulx, pouncontinuer le siege, lequel s’advance tous lesjours, et suis
venu au devant de mes ennemys avec trois mil chevaulz estrangers,
deux mil françois et deux mil barquebusiers à. cheval. Ce sont les
forces que _j’ay auprés de moy, mais fattends dans cinq ou six jours
deux mi l.ch evaulx davantage, conduicts par mes cousins les ducs
de Longueville, maresclial d’Aumont, de Bouillon, de la. Tremouille,
les s‘"‘ de Scbomberg, d 'lnteville, et aultres mes serviteurs. J’espere,
" avec les dicteszforces et la grace de Dieu, incommoder beaucoup l’ar-
mée de mes ennemys, et (si l’occasion s’ofl’re) de les- combattre ; en
quoy ; _i? espere que Dieu par sa bonté assistera la justice de macause,
comme il : luy a pleu faire en= toutes occasions : et sur ce, je prie Dieu
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