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52 i LETTRES AMISSIVES \ . Vostre Majeste n’ayt esté advertie des grandes rebellions advenues en ' ce Hoyulme aprés la mort du feu duc de Guyse, contre le feu Roy, i nostre. tres honore seigneur et frere, en suite et execution des desseings du dict feu duc et de la Ligue, qu’il avoit `bastie pour usurper à ceste Couronne ; ceulx de sa maison ayant relevé sa part et_ faction avec la mesme mauvaise intention et avec les mesmes appuys et intelligences ` qulil avoit de son vivant, tant dehors que dedans le Hoyaulme. En ' _ quoy neantmoings Dieu avoit jusques icy tant favorisé le dict seigneur Boy delfunct, que, aprés avoir remis plusieurs villes en son obeissance, aulcunes par la force, aultres par la douceur, ayant son- armée belle et puissante jusques aux portes de Paris, il auroit contrainct ses en- ' nemys soy renfermer, avec peu d’espoir_d’y estre longuement en seu- reté : mais la force leur defaillant, le malin Esprit leur a suggeré un aultre moyen et instrument disposé à fexecuter, ayant faict tuer le dict seigneur par un moine de l’ordre des Jacobins, introduict en sa chambre le matin du premier de ce mois, soubs bonne foy et feincte ` de luy voulloir dire quelque cliosede secret ; qui luy auroit donnéun " i coup de cousteau dans le ventre, dont il mourut le matin ensuivant, nous laissant et toute ceste armée grandement troublez d’une sy im- portante perte, et encore plus fascliez qu’elle soit advenue dlune fa- . , l çon sy meschante et detestable, de laquelle nous avons tous resolu de 1 poursuivre la raison contre `ceulx _qui.`l’ont bastie et faict executer, nous .ayant les princes, ducs, pairs, mareschaulx de France et aultres ' officiers de la Couronne, ensemble les autres seigneurs et principaulx gentilz-hommes de ceste dicte armée, faict le serment de fidelité comme _ à leur Roy qu’ils recognoissent estre justement appellé à la succes- sion de ceste Couronne ; sur quoy nous avons advisé de faire ceste de- pesche, tant pour nous condouloir avec vous de cest accident, lequel nous sommes asseurezi que vous entendrés avec grand desplaisir, que pour vous prier continuer en nostre endroict fainitié et bonne vo- lonté que le feu roy de Dannemarck, nostre bon frere, porto_it à ceste voyées également par M. de SaintéPriest, celle au roi de Daneinarclc nous a paru Yimpression de ces lettres-à la suîte de surabondante. _