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DE HENRI IV ; U, 521 ‘ 1591. — 1li DÉCEMBRE., l 'Cop, — - B. R. Suppl. fr. Ms. l009-2. (D’après l’ancien cabinet de M ; aè Mendajors.} [A MON COUSIN LE DUC DE MONTMORENCY.] Mon Cousin, Je vous ay escript depuis sept ou huict jours par un porteur, nommé Jacques Lavanssac, qui est de Castres. Depuis, le se- _ cretaire Vizouze est arrivé, mais ce n’est que depuis deux jours, et je ‘ n’ay peu encore prendre le loisir de l’entretenir ; ce sera pour le prel mier loisir que j’auray. Cependant je n’ay voulu. perdre la commodité ' de ce porteur, sans vous faire ceste—cy, pour vous dire de mes nou- velles, qui sont, Dieu mercy, assez bonnes, ce siegeslallant tousjours acheminant, non pas _du tout jusques icy si diligemment que jespere qu'il fera doresnavant, attendant icy dans deux ou trois jours dix-huict ou vingt pieces d’artil—lerie qui sont à Dieppe, avec les pouldres et balles pour tirer plus de douze cens coups de canon ; que j’ay esté con- J A trainct me resouldre de faire apporter par mer, parce que je n’avois pas assez de chevaulx d’artillerie ;_ et pour les faire venir par mer, afin que ce fust sans danger de mauvaise rencontre, il a fallu attendre quelques vaisseaux armez, que ceulx .des Estats des Pays—Bas me prestent, lesquels ne serviront pas seulement à ceste voiture, mais aussy à me rendre maistre de la riviere', de sorte que la ville demeu- _ rera tres—bien assiegée, et sera bien mal aysé qu’il entre du secours ; et puis, je viens d’avoir nouvelles comme mon cousin le duc de Ne > vers, que je faisois tenir avec quelques forces du costé de la Picar- die, a tprins Sainct—Va1ery, qui est l’embouchure de la riviere de Somme, par ou les ennemys avoient leur principal desseing de mettre du secours en ceste ville, laquelle je suis bien resolu de presser do- resnavant le plus que pourray, car j'ay advis certain que le duc de -Parme est enfin resolu de venir, et y a desjà de ses troupes en- trées dans le Royaume ; mais je veux, s’il est possible, avoir achevé ce siege avant qu’il puisse estre icy, et ay voulu commencer par le fort Saincte-Catherine ; car, l’ayant emporté, j'espere avoir beaucoup meil- ` LETTIXES on mmm xv.--ux. A 66 I