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_ !L96 LETTRES MISSIVES ceste opinion, _c’est que, en tant de logis que mes trouppes ont tenus . fort escartez, trois jours durant, assez prés d’eulx, ils n'ont jamais eu _ la hardiesse de nous donner une seule alarme. Seullement cette nuict passée, il est venu trois cens chevaulx recongnoistre le logis du s' de - Givry et mes chevaulx-legers, mais ils n’ont jamais eu le courage d’entreprendre aultre chose que de repoulser deux sentinelles jusques à un corps de garde de trente chevaulx, sans les oser enfoncer, ains se sont contentez de faire un aultre corps de garde auprés d’eulx. Ce matin, environ deux heures devant le jour, une de leurs sentinelles, lassée que on ne la venoit relever, est partie pour s’en aller plaindre et en faire renvoyer une aultre ; mais de fortune en pensant retourner aux siens elle s’est addressée à un de mes chevaulxdegers, et demandant l’un à l’aultre qui vive? mon dict cheval leger a recongneu a la lune une ° lance et des croix de Lorraine, et portant à l’aultre la pistolle à la teste, l’a laict rendre. ll se trouve que c’est celuy mesme qui en eut un des ' miens prisonniers à Han, auquel il fait payer trois cens escuz. J'espere qu’il les rendra, et qu’ils reviendront à la trouppe. Pour fin de lettre, encores que la pluye nous ayt l’ai_ct beaucoup de mal et empesché un' ` _ beau desseing, je vouldrois que celle qui est tombée dans le chasteau d’Aumont1’* lust encore tombée sur nous, et qu’il n’y en eust poinctlà du tout. Je vous prie me mander demain, à Attigny, à quoy vous en estes et si vous aves quelques nouvelles du prince de Parme. Ce pen- dant je prieray Dieu qu’il vous ayt, mon Cousin, en sa saincte garde. Escript au camp de Grand—Pré, le ll`]cjOll[‘ d’octobre 1591. HENRY. i _ V nuzé. Mon Cousin, je ne veux oublier à vous dire que le cappitaine Ba- taille qui estoit dans le fort ide Montlaucon et qui tira fort sur nous quand nous passasmes auprés, est party ce matin dlellroy, et a quitté " C'est le lieu appelé aujourdhui Hau- Montniédy (Meuse). Cette place, alors très- IllO(llZ pPèS S8THOg'DiCUX, petit village du forte, 3PP3I’tCI'l3lt, COUHUB OH l’a VU, (ill canton de Montfaucon, arrondissement de duc de Nevers. ‘